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STORY ET ANALYSE DE STYLE : THE DOORS (PART 4)


POUR TOUT SAVOIR SUR ROBBIE KRIEGER

Vous me direz à présent : « et les guitares dans tout cela » ? OK, si vous voulez des détails, je vais tout vous dire sur Robby Krieger, prince de la guitare acid-rock. Robby voit le jour le 8 janvier 46 en Californie. Si Ray peut être considéré comme l’âme musicale des Doors, Robby en est le catalyseur. Flamme rock du groupe, il lui communique sa fougue et son énergie, mais apporte également beaucoup d’autres choses sur le plan purement musical.

Il débute la guitare à 15 ans en étudiant les subtilités de la musique classique de Montoya et Ségovia. Il acquiert rapidement une grande maitrise du flamenco, puis découvre le folk, le blues texan, le Chicago blues et le rock. Son vocabulaire est ainsi très large et il a à son actif tous les trucs les plus branchés en matière de guitare. Chaque solo sonne différemment mais atteint toujours son objectif.

D’ailleurs on ne peut pas parler de solo au sens habituel du terme. Ce sont plutôt des lignes mélodiques dont l’infrastructure rythmique est toujours parfaite sur le plan créatif. Elles captivent l’intérêt de l’auditeur et expliquent ainsi leur succès. Robby utilise tous les clichés guitaristiques et l’on trouve souvent des réminiscences flamenco dans son jeu.

Pour les gammes, il emploie les gammes de blues (Roadhouse blues), mais aussi des modes plus complexes comme le mode dorien (Riders on the storm) ou le mode mixolydien (L.A Woman). Son sens de la dissonnance bien placée est exceptionnel. On y retrouve l’influence du jazz, même si elle est moindre chez Robby (Light my fire). Enfin on n’insistera jamais assez sur son inventivité en slide.


RYTHMIQUES

Au niveau des rythmiques, Robby Krieger peut être considéré comme le créateur de l’acid rock avec Jerry Garcia du Grateful Dead et John Cipollina du Quicksilver Messenger Service.

Ce style de guitare se caractérise par des rythmiques funky ponctuées de nombreuses dead notes sur les harmonies du rock (L.A Woman).

Robby applique parfois ce type de jeu aux harmonies du jazz (Riders on the storm). Il possède aussi tous les plans blues (Roadhouse blues) et ajoute des attaques ou des sonorités inédites qui sont les premiers sons du heavy métal (All day and all of the night).

Il pratique le finger ou le flat picking avec aisance, sur des rythmiques ponctuées de nombreuses liaisons mélodiques (Love me two times).

On retrouve encore le flamenco dans Spanish Caravan, ce qui donne une idée de l’étendue de son jeu.



LIGHT MY FIRE

Enfin, Robby est un excellent compositeur. Light my fire, sur lequel plane l’ombre de John Coltrane est son oeuvre. C’est l’un des plus grands tubes du groupe et l’hymne du fameux Summer of love de 67. Les progressions harmoniques sont étonnantes et l’on retrouve les fameuses pièces à tiroirs multiples dont je parlais précédemment.

S’il fallait trouver un morceau qui puisse qualifier à lui seul le psychédélisme, on citerait immédiatement Light my fire. Tout ceci fait de Robby Krieger un personnage central des Doors. Avec Ray, il complète le paysage musical, support des poésies de Morisson.

Pour conclure, les Doors sont uniques et leur musique perdure encore aujourd’hui, comme leur esprit. Les Doors ont toujours été actuels, à l’instar d’un Jimi Hendrix.

Dans les années 70, on leur voue un véritable culte. A la fin des années 80, il se produit un incroyable revival à l’occasion de la sortie du film d’Oliver Stone qui leur est consacré. Dans les années 90 l’ombre de Jim Morrison plane au-dessus de Kurt Cobain. En 2000, beaucoup de jeunes de 18 ans écoutent Korn, Limp Bizkit...et les Doors.

Et en 2015, Jim Morrison et les Doors sont toujours d’actualité, qu’on le veuille ou non. Il suffirait simplement d’un nouveau film sur le groupe et son icône pour susciter un revival. Difficile à comprendre ? Alors mettez sur votre platine Riders on the storm et fermez les yeux à partir de la fin du dernier couplet en écoutant le murmure hanté de Jim.

Ses Riders on the storm se fondent dans la guitare pour former d’étranges harmonies qui font froid dans le dos. Rouvrez les yeux à 6’30 puis retournez-vous : Jim Morrison est devant vous. Avez-vous abusé du psychédélisme ? Pas sûr, car ce sont les dernières voix que Jim a couchées sur la bande avant sa mort tragique et ses retrouvailles avec l’ami Jimi au paradis des rock stars...

JJ RÉBILLARD

Rédigé le  5 oct. 2015 20:20 dans THE DOORS  -  Lien permanent

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