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STORY ET ANALYSE DE STYLE : THE DOORS (PART 1)


ACID-ROCK

Californie, été 65. Les Beatles et les Rolling Stones ont pris possession de toutes les radios US. L’Amérique n’a guère que la surf music à opposer à la déferlante pop des anglais.

Et pourtant, dans l’ombre, un mouvement est en pleine gestation, sous l’égide d’un certain Tim Leary, adepte et futur pape du LSD (acide lysergique de l’ergot de seigle, drogue de synthèse aux effets hallucinatoires notoires).

Il s’agit bien sûr du psychédélisme, mouvement artistique et intellectuel, dont la branche musicale principale sera l’acid-rock, du fait de sa filiation avec le LSD précédemment nommé. 

Des groupes comme Grateful Dead, Jefferson Airplane, ou Quicksilver Messenger Service deviendront les stars de l’acid-rock.

Mais à l’époque, l’acid-rock n’existe pas encore, peu de gens ont eu connaissance des expériences acides de Tim Leary, personne n’a réellement eu l’idée d’allier les vertus du psychédélisme au rock et encore moins les Beatles ou les Rolling Stones.



PSYCHÉDÉLISME


C’est ce que pense un certain Ray Manzarek, pianiste accompli et rompu à tous les styles de musique, sur la plage de Venice Beach en cette mi-juillet 65. Rêveur par rapport à l’immense popularité des groupes britanniques, il pense que le mouvement psychédélique est une alternative en forme d’aubaine pour les groupes US, notamment en termes de concurrence.

C’est alors qu’un vieil ami surgit sur fond de soleil couchant. Ray l’a rencontré à l’UCLA et il s’appelle Jim Morrison. Jim lui chante quelques chansons qu’il a composées et dont les textes sont la continuité de l’esprit Beat Generation. Ray est totalement séduit et dit à Jim: "Avec tes mots et mes claviers, on va créer une musique que personne n’a encore faite sur cette planète. Cette musique...notre musique, sera la musique psychédélique".
Quel nom pour le groupe?

Jim apporte immédiatement la réponse: The Doors, en clair les portes, mais pas les portes au sens littéral du terme. Les Portes comme les portes de l’esprit ou de la perception, celles d’Aldous Huxley.
Les dés sont jetés : l’un des plus grands groupes américains est né et avec lui la musique psychédélique. En fait, les Doors vont inventer un style unique dans l’histoire du rock, à savoir ce mélange inimitable de jazz, de musique classique, de Chicago blues, de pop californienne et de flamenco.


A PROPOS DU STYLE ET DU SON

Pour comprendre le psychédélisme, il faut déjà rappeler la définition que l’on en donne dans le dictionnaire : « qui résulte de l’absorption de drogues hallucinogènes ».

La reine de ces drogues est bien sûr le LSD qui permet au moins en théorie d’ouvrir les portes de la perception et de la connaissance totale.

En ce sens, The Doors est un clin d’oeil au LSD plutôt bien vu de la part de Jim et on admet aisément que les Doors soient considérés comme le groupe psychédélique number one.

Le psychédélisme est aussi un état d’esprit, de par sa définition. Etre psychédélique signifie une grande ouverture d’esprit, une certaine propension à expérimenter un maximum de choses ou à créer des mélanges inédits.

Naturellement, la recette s’applique aussi à la musique. Elle permet ainsi une liberté quasi totale. De cette façon il va être possible de mixer des genres jusqu’à présent inconciliables comme le rock, le jazz, la musique classique, le tout sur fond de world music.

Cette dernière touche représente la finesse suprême, le truc le plus "hip” du moment. Le style principal qui va résulter de ces différents mélanges est sans conteste l’acid-rock. Dans sa version folk, on obtiendra le Jefferson Airplane, dans sa version country, le Grateful Dead, dans sa version pop californienne, Quicksilver Messenger Service.

Mais les Doors sont encore plus universels, de par la variété des styles mixés qui sont parfois aux antipodes les uns des autres.
Alors il faut certainement chercher l’origine de cette universalité dans la personnalité des différents membres du groupe, comme d’habitude.

D’un point de vue général, celle de Morrison semble dominer le lot. D’ailleurs, les Doors ne survivront pas à la mort de leur chanteur à la fois poète, sex symbole et fer de lance de plusieurs générations, un peu comme Jimi Hendrix. D’un point de vue strictement musical, c’est Ray Manzarek qui guide le navire, mais cela n’empêche que Robby Krieger reste un personnage central de l’histoire et il y a de quoi faire question guitare avec les Doors !! Justement, un peu d’histoire situera exactement le rôle de chacun.

JJ RÉBILLARD


Rédigé le  14 sep. 2015 16:30 dans THE DOORS  -  Lien permanent

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