ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE
• CRAZY LITTLE THING CALLED LOVE
Influences skiffle : pastiche du rockabilly des fifties, Crazy Little Thing Called Love est un titre qui révèle un style inhabituel chez Queen mais fait référence aux premières influences skiffle du groupe.
La pulsion rythmique en croches ternaires est en effet totalement typique de ce style. Côté son, utilisez une guitare acoustique pour les parties rythmiques et une guitare électrique en son clean, limite du crunch pour les leads.
La guitare acoustique est jouée par Freddie Mercury et n’est pas difficile, en apparence. Mais il faut toujours se méfier de ce genre de plans, simplissimes au premier abord, plus délicats à exécuter dans les faits.
Ainsi, c’est le groove, l’accentuation et les syncopes qu’il faut soigner ici. Ecoutez bien l’introduction en guitare seule sur le CD du GC ou sur l’original.
Afterbeat : elle permet d’entendre des accents sur les premier et deuxième temps, l’afterbeat (deuxième temps) étant le plus accentué. Une fois la formule maitrisée, on peut exécuter la rythmique sans problème.
Vous noterez que l’accentuation du premier temps est moins importante dès l’entrée de la section rythmique et qu’il faut alors surtout soigner l’afterbeat et la syncope.
Après le pont, la guitare électrique fait une entrée remarquée, et le muting de la partie qui double la basse permet d’obtenir un son qui fait penser à une section de cuivres. Les réponses qui suivent ne sont pas difficiles et il s’agit simplement de respecter la mise en place.
Par contre la dernière descente est bien plus redoutable et particulièrement efficace.
Le solo : on travaille sur la gamme de blues au troisième stade, obtenue à partir de la gamme pentatonique mineure à laquelle on ajoute la seconde majeure, la sixte majeure et les blue notes. Le solo qui suit est très fluide et il ne s’agit pas de prendre le moindre retard. On remarque les bends et la dernière phrase qui respecte parfaitement les harmonies.
Notez également la présence de la sixte mineure qui est correspondante à la fondamentale de l’accord sous-jascent (Sib). Les plans de la fin ne sont pas plus difficiles et vous pouvez vous en inspirer pour jouer sur l’ad lieb.
• I WANT IT ALL
Des guitares en évidence : avec son riff célèbre et ses arrangements particulièrement bien vus, I Want It All est très représentatif du heavy rock de Queen. Dans ce morceau, les guitares sont mixées très en avant et il est donc facile d’entendre clairement toutes les parties.
Prenez une distorsion pour ce troisième titre. Vous pourrez ajouter un compresseur dans les solos, dans le but d’obtenir davantage de sustain.
Commençons avec les guitares rythmiques de l’intro. Elles exécutent un riff en Sim qui constitue le motif de base du morceau. Il est très simple et doit son efficacité aux syncopes.
La guitare 2 exécute un motif simplifié alors que la guitare 3 est beaucoup plus dense. Quant à la guitare 1, elle joue un lead plus que célèbre, construit sur la gamme de Si pentatonique mineure et le phrasé est superbe avec des plans assez rapides, très efficaces.
Riff de base : ces leads sont articulés autour des positions I et IV et on note les nombreux bends. Le couplet 1 est joué à la guitare acoustique. Vous prendrez donc un son clean pour cette partie qui reprend le riff de base additionné de quelques nuances harmoniques et rythmiques.
Pour les 4 mesures de pré-refrain, deux guitares électriques s’ajoutent aux acoustiques en musclant le discours.
Renversements d’accords : dans le refrain, trois guitares jouent à présent le riff et notera qu’elles sont basées sur les renversements d’accords, selon des parties bien différenciées et complémentaires.
Pendant ces différentes parties, la guitare lead continue d’effectuer des plans qui sont autant de réponses au chant. Ils sont construits sur Si pentatonique m mais Brian May utilise la technique des croisements en ajoutant fréquemment la seconde majeure de la gamme mineure.
Le solo : après un deuxième couplet suivi d’un nouveau refrain, on passe au pont. On module alors en Si blues et les arpèges sont basés sur l’utilisation d’intervalles de sixte et de renversements.
Sur le solo, le tempo augmente considérablement. Un motif rapide basé sur des pull-off successifs annonce ce passage qui commence sur un long bend suivi d’un vibrato magistral typique du style Brian May.
Durant les premières mesures, Il alterne des notes tenues avec des plans véloces construits sur la gamme de blues de Si.
On notera le caractère toujours très mélodique des phrases et une bonne analyse des intervalles est conseillée.
Ensuite, le jeu devient de plus en plus rapide jusqu’à la fin du solo où l’on remarque une dernière phrase avec des guitares harmonisées en tierces du meilleur effet.
La fin ne voit pas de nouvelles difficultés, si ce n’est un superbe plan blues exécuté sur les ultimes tenues de synthé.
JJ REBILLARD
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