ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE
• THE SHOW MUST GO ON
L’hymne du hard rock symphonique : titre majeur (mais très mineur d'un point de vue modal) de l'album Innuendo, il s’agit certainement du plus grand hit de Queen, tout au moins pour le grand public et c’est également un hymne pour le hard rock symphonique.
Révélateur et annonciateur de la suite des évènements jusque dans son titre, The Show Must Go On peut pratiquement être considéré comme un adieu et il est vrai que ce morceau est particulièrement fort et émouvant.
Freddy Mercury y déploie son art de façon fantastique et le frisson est présent dès le début du morceau, les choses ne cessant ensuite de s’amplifier jusqu’au final grandiose. Notre ami est particulièrement épaulé par son équipe et les claviers sont somptueux, tout comme les guitares et la rythmique basse-batterie.
Mur de claviers : la production est un véritable chef d’œuvre et on notera le mouvement de crescendo qui la caractérise, que l’on retrouve dans la vidéo officielle. Enfin, le titre est basé sur un véritable mur de claviers, comme tous les grands morceaux de hard symphonique.
Vous remarquerez que la rythmique est retenue en permanence, ce qui a pour conséquence un groove assez lourd et pesant. Celui-ci s’oppose au caractère aérien du chant de Freddy Mercury qui peut ainsi se livrer sans retenue à toutes les prouesses et autres acrobaties vocales possibles.
On signalera encore les chœurs magiques et leurs harmonies magistrales et on n’oubliera pas le formidable travail de Brian May dont les guitares lead constituent un contrechant mélodique permanent. Sur le plan du mixage, les guitares rythmqiues sont mixées dans les claviers comme vous pouvez le constater en écoutant l’original ou ma version de GC qui respecte ces données. Passons à l’analyse de détail de ce titre que j’ai découpée en deux parties.
Partie 1 : elle correspond à l’intro, au couplet 1, au refrain 1 et au couplet 2. Il n’y a pas de guitares dans l’intro et la guitare 1 commence à la fin du premier couplet.
Il s’agit d’effets volumes ou effets violons que l’on pourra obtenir de deux façons. Avec le potentiomètre de volume de la guitare et dans ce cas, la main gauche jouera un bend d’un ton et demi en case 14.
Ce bend sera ensuite relâché et suivi d’un slide vers les cases inférieures. On coupera alors le volume simultanément et l’idéal est d’ajouter un délay qui permet au son de se fondre dans les synthés. Dans le deuxième cas, on utilisera une pédale de volume et le vibrato (bar) de la guitare, ce qui n’est pas forcément plus évident.
De toutes, façons, je vous conseille de pratiquer les deux exercices qui sont excellents pour le contrôle du son. Un deuxième effet volume et une réponse au chant complètent la partie de la guitare 1 de ce premier couplet.
Une rythmique pas si facile : après un premier accord en tenue, la guitare 2 attaque une rythmique en croches assez difficile à exécuter car vous noterez qu’elle s’imbrique parfaitement dans le groove basse-batterie. Il faut donc jouer « au fond du temps » et se fondre dans les synthés.
Un peu sous-mixée en apparence, cette partie n’en est pas moins fondamentale pour durcir la rythmique globale. Avec le refrain, la guitare 2 passe sur des tenues ponctuées de quelques dead notes et d’une liaison mélodique en doubles croches. La saturation augmente notablement.
Modulation : en fin de refrain, on retrouve la guitare 1 qui participe à la modulation et à sa résolution de belle manière puisque l’on passe de la tonalité de Sim à celle de Do#m.
Harmoniquement, l’accord des claviers (Fa#M9) contient le IVème degré de la nouvelle tonalité (degré tonal) et la 9ème est un Sol#, dominante de Do#m. Préparée harmoniquement, la modulation est résolue avec la liaison mélodique de la guitare 2 qui est presque entièrement commune aux deux tonalités.
Pendant le couplet 2, peu de choses à signaler si ce n’est la transposition de la rythmique en Do#m. La guitare 1 est en question-réponse avec le chant et est basée sur la gamme de Do#m avec des phrasés très mélodiques.
Partie 2 et premier solo : la deuxième grande partie du titre comprend le refrain 2, le solo 1, le pont et le solo 2. Retour en Sim en fin de couplet 2. La modulation est l’inverse de la précédente mais elle est préparée et résolue exactement de la même façon.
Après un refrain 2 plus dense que le précédent (la tension monte encore d’un cran), on passe au solo 1. Il commence sur Si penta m en position VII mais Brian May ajoute rapidement la 2de M et la 6te m de la gamme de Sim.
Le phrasé est assez rapide avec un mélange de doubles croches et de sextolets, puis on continue sur une nouvelle phrase assez véloce construite sur la gamme de Sim en position I à l’octave supérieure. Enfin, Brian conclut ce premier solo par une série de bends à l’unisson et on passe au pont.
Pont et solo 2 : nouvelle tonalité pour ce passage en Lam et The Show Must Go On est vraiment un bel exemple pour les modulations. Les deux guitares exécutent ici des arpèges ponctués de liaisons mélodiques du meilleur effet.
Avec le refrain 3, on revient en Sim et les deux guitares rythmiques commencent à être bien musclées. Elles sont réparties L/R dans l’espace stéréo. La guitare lead exécute quelques liaisons et accords sur la fin de ce refrain puis on passe au deuxième solo, toujours construit sur la gamme de Sim.
La première phrase rapide ressemble un peu à celle du solo 1 mais elle n’est pas placée de la même façon au plan rythmique et l’effet harmonique n’est de ce fait plus le même. De plus, il y a davantage de notes et vous devrez travailler d’abord à basse vitesse.
Enfin, on termine sur une phrase en doubles croches plus évidente et le morceau s’achève sur un quatrième refrain et des samples vocaux particulièrement bien vus. Un chef d’œuvre d’un bout à l’autre.
JJ RÉBILLARD
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