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STORY ET ANALYSE DE STYLE : PINK FLOYD (PART 7)


ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTÉGRALE

• HAVE A CIGAR

Une industrie du disque cynique et sans scrupules : écrite par Roger Waters, Have a cigar est l’une des dernières chansons réalisées pour l’album Wish You Were Here publié en 1975.

A cette époque, les membres du Floyd se sentaient victimes de l’incompréhension de leur maison de disques qui faisait monter la pression sur le groupe pour qu’il réitère le succès commercial de Dark side of the moon.

Cette situation tendue transparaît clairement à la lecture du texte (chanté par Roy Harper). Celui-ci symbolise l’image que le groupe voulait donner de l’industrie du disque contrôlée par des bureaucrates cyniques et sans âme, exclusivement mus par l’appât du gain.

Ambiance hypnotique : Ceci explique sans doute également le climat pesant de la chanson, articulée en grande partie autour d’un riff de guitare répétitif et volontairement monotone. L’orchestration fait aussi largement appel aux claviers puisque l’on n’en dénombre pas moins de trois parties différentes : accords de piano électrique, riffs de clavinet et nappes de synthétiseur.


L’ambiance hypnotique des couplets est rompue par l’introduction de passages en 5/4 dans la partie suivante, pour se poursuivre encore ensuite. L’imbrication des diverses parties instrumentales, section rythmique comprise (les bassistes apprécieront sans doute l’inventivité du jeu de Waters) est une vraie réussite en termes de construction, chaque instrument trouvant sa place malgré la densité de l’arrangement.

Riff et rythmique : David Gilmour joue deux parties de guitare différentes, dont une guitare rythmique omniprésente sur le titre, incluant le riff principal dont il décline plusieurs variantes. Pas de grosses difficultés pour ce riff, si ce n’est son interprétation assez contenue, avec un léger bend sur le Sol de la corde grave pour la couleur bluesy, et l’utilisation systématique du vibrato main gauche sur le dernier Sol.

Un peu de concentration sera de rigueur sur la partie suivante pour ne pas oublier le temps supplémentaire dans les passages en 5/4. On note également un court passage arpégé sur la position de DoM, qu’il suffira de déplacer de deux cases pour l’accord suivant (Ré). Au niveau son, optez si vous pouvez pour une Stratocaster (micro chevalet), un son légèrement crunch, un peu de compression et un phaser.

Guitare lead :
la guitare solo intervient également tout au long de la chanson, doublant une petite descente sur la gamme blues et quelques traits de la guitare rythmique, pour de courtes interventions en réponse à la ligne vocale, et enfin lors du solo.

Une bonne partie des composantes stylistiques des leads de Gilmour apparaissent ici, dévoilant des subtilités méritant un peu d’analyse. En premier lieu, de nombreuses idées rythmiques émaillent ce solo pourtant relativement simple en apparence.

On remarque entre autres l’utilisation fréquente de triolets de noires, ou des résolutions de phrases sur la seconde double-croche de la mesure, la première double-croche étant occupée par un silence ou une dead-note.

Des bends et encore des bends : attention également à la mise en place des passages en double-stops, joués sur un flux d’aller-retour en double-croches.

Notez également l’astuce consistant à « piéger » une corde lors de l’exécution d’un bend sur la corde supérieure, présente à deux reprises sur le solo.

Soignez particulièrement la justesse et l’expressivité des très nombreux bends, dont certains d’une amplitude d’un ton et  demi. Faites le meilleur usage possible de de votre vibrato main gauche, afin de donner à ce solo toute sa dimension.

Utilisez une Fender Stratocaster en position chevalet avec un son saturé et un delay réglé à 422ms, que vous pourrez colorer légèrement à l’aide d’un chorus.


• WISH YOU WERE HERE

Gilmour acoustique : encore un grand tube du groupe qui va vous permettre de tout savoir sur le David Gilmour acoustique.

Le riff caractéristique de ce morceau est joué dès l'intro sur une douze cordes acoustique. Ce riff est basé sur de courtes phrases mélodiques jouées sur les cordes graves (mais au son très brillant du fait de la doublure des notes à l'octave supérieure sur la douze cordes), phrases entrecoupées de jeu en accords.

On notera que les trois accords employés (Mi m7, Sol et La 7sus4) ont en commun les notes Ré et Sol. Et ces deux notes sont tenues tout au long de l'intro par l’annulaire et l’auriculaire de la main gauche, l’index et le majeur se partageant le jeu mélodique.

Une armada de trois 12 cordes : on veillera à bien mettre en avant les parties mélodiques en attaquant franchement avec le médiator, tandis que le jeu en accords sera plus léger. Le but est d'obtenir un certain relief, une bonne dynamique.

Cette partie d'intro sera rejouée tout au long du morceau, dans les sections instrumentales. Une deuxième douze cordes doublera quasiment à l'identique cette partie, une troisième renforcera simplement les phases mélodiques.

Notez que l’on entend une douze cordes alors qu’il y en a trois et que cette technique d’arrangement permet d’obtenir beaucoup de relief et de dynamique...

Solo 1 : le premier solo, pendant l'intro, est joué sur une six cordes. La difficulté tient essentiellement à l'énergie qu'il faut mettre dans le jeu.

Cette énergie se traduit par un vibrato très marqué, pas forcément aisé sur une acoustique, par des bends importants pour lesquels il faudra pousser fortement sur les cordes, et par des articulations très marquées.

Ecoutez attentivement la phrase en double stops (quartes successives sur les cordes de Sol et Si) et notez les notes qui sont tenues et celles dont la valeur est très écourtée.

Il est important de bien respecter ce phrasé pour rester dans l'esprit de l'original.

Solos 2 et 3 : ils sont joués en slide avec un bottleneck. A titre indicatif, utilisez un bottleneck Dunlop en verre. La guitare est accordée en open de Sol.
Il suffira toutefois de baisser le Mi aigu en Ré, les deux cordes graves n'étant pas utilisées dans ces solos.

Ces parties sont doublées par le chant dans l'original. Ici aussi, lancez-vous dans le jeu, quitte à n'être pas très juste d'emblée. La justesse viendra avec l'habitude, mais il est aussi important de s'investir pleinement dans le jeu.

JJ REBILLARD avec la participation de PHILIPPE SÉGUIER ET THOMAS HAMMJE

Rédigé le  19 déc. 2015 17:09 dans PINK FLOYD  -  Lien permanent

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