Err

Blog JJ Rébillard
  Retour aux billets

STORY ET ANALYSE DE STYLE : JIMMY PAGE (PART 2)


A PROPOS DU STYLE ET DU SON


Le style de Led Zeppelin est pour le moins varié. Il est la somme de toutes les influences de son créateur mais résulte aussi de l’alchimie avec les autres membres du groupe. On peut considérer que la combinaison entre les riffs de Page à forte connotation hard blues et la frappe de John Bonham définit un nouveau courant, le hard rock, ainsi que sa déclinaison, le heavy metal. C’est la caractéristique dominante du dirigeable.

On trouve aussi d’importantes  réminiscences blues et rock. Pour ce dernier, c’est bien sûr le rock des fifties mais surtout celui des sixties. La soul comme le funk font aussi partie de l’univers zeppelinien. Enfin les musiques celtique, arabe et indienne sont également intégrées au style du groupe, la musique celtique dominant largement cette section world. La fusion de ces différentes caractéristiques définit le style Led Zeppelin. Pour en citer quelques illustrations, des titres tels que Communication Breakdown, Whole lotta love, Bring It On Home, Rockn’roll, Heartbreaker, Stairway To Heaven, The Ocean, The Crunge, Gallows Pole, Kashmir sont représentatifs des différents courants musicaux précédemment évoqués et du style du groupe.

LE SON LED ZEP

Le son Led Zep peut également être défini à partir de la combinaison Page-Bonham mais la voix de Robert Plant apporte la couleur finale. Son chant à la fois lyrique et destroy, accompagné d’un timbre exceptionnel superposé à la frappe de Bonzo et aux riffs de Page est l’exacte définition du son Led Zep. Et John Paul Jones ? Il fait tout simplement le tri parmi la tonne d’idées émises par les trois autres et joue un rôle capital sur le plan des arrangements.

Le deuxième facteur qui contribue au son du groupe correspond aux talents de producteur de notre ami Page. Il tire naturellement sa science de ses expériences des sixties durant lesquelles il a beaucoup appris sur la prise de son, le placement des micros, l’utilisation des effets. Il est né et a grandi avec la fantastique technologie qui a envahi les studios dans les années 60 et 70.

Il est assurément l’un des plus grands producteurs du rock et du metal. Les drums sont toujours puissants, graves, lourds lorsque l’on joue heavy mais subtils et funky lorsque l’on se rapproche du blues ou de la soul. Les réverbes sont très naturelles, ambiance rock garantie. La voix est souvent passée dans de multiples effets, les réverbes larges type hall ou l’écho étant les plus fréquents. Quant aux guitares, c’est un régal. En matière de prise de son, Page est un orfèvre. Son sens du placement des micros est exceptionnel. Il prend souvent avec deux micros : le premier est proche de l’ampli, apportant la présence, le second, beaucoup plus éloigné garantissant la profondeur. C’est la recette fondamentale pour se rapprocher du son Page. Il aime également mélanger le son de plusieurs amplis pour obtenir un timbre unique. Le lien naturel entre tous ces types de sons  est la fameuse Gibson Les Paul qui règne en maitre sur l’univers de Jimmy.

 RYTHMIQUES ET SOLOS

Question guitares, il y a de quoi faire dans avec Mr Page et il y en a pour tous les niveaux. Commençons avec les rythmiques. On trouve d’abord les formules simples du blues et du rock (Bring It On Home, Baby I’m Gonna Leave You). Jimmy emploie fréquemment les schémas basés sur l’alternance de riffs, de parties en accords et d’arpèges. Au menu, figures simples mais syncopes et contretemps fréquents. Citons Living Loving Maid, Baby Come On Home, When The World Was Young, Achilles Last Stand. Les rythmiques et riffs à consonance hard sont nombreuses (Communication Breakdown, Whole Lotta Love, Black Dog, Yallah). On trouve aussi des formules funk-rock avec ou sans dead notes (The Rover, Immigrant Song, The Song Remains The Same, Stairway To Heaven).

Les riffs et rythmiques funk avec utilisation éventuelle des renversements d’accords sont fréquentes. Dans certains cas, on note des mesures peu courantes du type 5/8 (Four Sticks) voire des mélanges de mesures parfois complexes (Achilles Last Stand, The Crunge). Les ballades acoustiques avec utilisation d’open tunings, médiator ou finger picking à la clé, sont souvent celtisantes (Bron-Y-Aur, Gallows Pole, Friends). Elles se différencient des ballades acoustiques en finger picking et accordage standard (Baby I’m Gonna Leave You, Stairway To Heaven). Enfin, on trouve les "inclassables”, à caractère modal comme Kashmir ou Wonderful One.

Côté solos, c’est plutôt varié. On distingue les chorus basés sur la gamme pentatonique mineure (Communication Breakdown) des phrasés batis sur la pentatonique majeure (Communication Breakdown, The Song Remains The Same). Les chorus construits sur les gammes de blues à tous les stades sont nombreux (Communication Breakdown dans la deuxième partie, Whole Lotta Love). Les solos basés sur les gammes mineures ou leur simplification hexatonique sont aussi une spécialité de Jimmy (Achilles Last Stand, Stairway To Heaven, Since I’ve Been Loving You). Les phrasés basés sur la gamme majeure sont moins courants (Thank You). Jimmy utilise parfois les arpèges et les modes (Achilles Last Stand, The Song Remains The Same). Enfin, les solos construits sur le principe des guitares harmonisées sont nombreux (Achilles Last Stand, Ramble On ou Misty Mountain Hop).


JJ RÉBILLARD

Rédigé le  16 sep. 2014 12:43 dans JIMMY PAGE  -  Lien permanent

Commentaires

Aucun commentaire pour cet article.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.
Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.
Votre commentaire
Votre nom *
Votre Email *
URL de votre site