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STORY & ANALYSE DE STYLE : POLICE (PART 3)



The Police
LE SON POLICE 
Au niveau du son, la simplicité de la production n’est qu’apparente et je peux vous en parler puisque j’ai travaillé 30 heures sur la réalisation de Message in a bottle pour Guitar Collector’s. Au départ on entend souvent une seule guitare, alors qu’il y a en réalité une dizaine de sons sur des pistes différentes en tenant compte des doublages (Synchonicity 2). Dans les deux premiers albums, la production est volontairement sobre. La batterie n’est pas noyée dans la réverbe sauf dans les passages dub empruntés au reggae. Les sons de caisses claires sont pourtant très travaillés et bien différents d’un morceau à l’autre, les sons de grosses caisses étant graves et présents (encore une référence au reggae).
 
La basse est plutôt carrée et réduite à une expression assez simple des fondamentales, ce qui fait preuve d’une belle discrétion pour un bassiste de jazz habitué aux walkings. L’osmose basse-batterie est parfaite, Stewart Copeland manifestant une grande ingéniosité, sachant mélanger les accents les plus divers en conservant une régularité d’horloge. La rythmique sera d’ailleurs une seconde base de succès pour le groupe après la mélodie. Les guitares sont déjà plus sophistiquées, passant d’un « dirty sound » trompeur (couplets de Message in a bottle) à un son hyper produit avec chorus et delay (Walking on the moon). Enfin la voix est plutôt travaillée, parfaitement bien placée en termes de niveau comme en termes de profondeur, les reverbes étant souvent amples mais discrètes.
 


LE STYLE ANDY SUMMERS
POLICE
Dans les trois derniers albums, la production est de plus en plus complexe et deviendra le modèle du genre pour une bonne partie des années 80. "Every breath you take” ou "Synchonicity 2” sont de bons exemples et les parties de guitare de Andy Summers sont intéressantes à plus d’un titre. Bien sûr, il faut aimer jouer avec des effets comme le flanger, le chorus ou le delay car notre policeman favori en use largement. Et il faut aimer la guitare rythmique  puisque c’est principalement dans cette catégorie que Andy officie, tout au moins dans le cadre de Police. Mais vous ferez peut-être comme moi et découvrirez que la rythmique est finalement un art subtil.
 
Sur le plan de ses influences, Andy n’est pas très bavard. En fait il est contemporain de Jimi Hendrix puisqu’il est né le 31 Décembre 1942. Il a ainsi subi des influences diverses mais qui restent celles d’un jeune guitariste des années 50 et 60, à savoir le blues, le jazz, le rock’n roll puis, plus tard, la soul, le funk, la world music ou le reggae. Au départ, adolescent, Andy a toujours voulu devenir un guitariste de jazz ou de fusion, plutôt qu’un sideman derrière un chanteur. Mais il est clair qu’il a pratiqué à peu près tous les styles au cours d’une carrière précoce et riche.
 
Elle commence lorsqu’il a 17 ans. Rapidement, il rencontre des musiciens tels que le grand Robert Fripp, Georges Bruno alias Zoot Money ou encore Kevin Ayers. Il joue avec de nombreuses formations au sein desquelles il acquiert un sens de l’adaptation, une discipline et une polyvalence assez exceptionnelles. Il participe au projet d’un compositeur allemand, Eberhard Schöener, qui mixe le rock à la musique classique. On le retrouve encore aux côtés de Mike Oldfield pour la tournée "Tubular Bells” ou au sein du groupe de Kevin Coyne. En bref, un parcours plutôt exceptionnel qui lui confère la plus grande maturité lorsqu’il intègre Police.
 
UN SPÉCIALISTE DE LA RYTHMIQUE
 Sur le plan purement technique, Andy Summers est donc un spécialiste de la rythmique. Les formules en tenues sont fréquentes. On en trouve de bons exemples dans l’intro de Walking on the moon ou le refrain de Message in a bottle. Les rythmiques rock en croches avec accentuations diverses reviennent également régulièrement. On citera le pré-refrain de Message in a bottle ou le refrain de Roxanne. Les formules reggae à contretemps font bien sûr partie du décor (Walking on the moon). Elles sont parfois mixées à des éléments plus proches du funk (The bed’s too big). Elles peuvent même être carrément funky (When The World is running down).
 
Les harmonies sont issues de différents styles de musique et on retrouve les powerchords du rock, les accords sur les 3 ou 4 cordes aigues, fréquents en reggae, en funk ou en jazz. Enfin on trouve aussi des clichés plus simples caractéristiques de la pop. On signalera qu’Andy excelle dans l’art de manier les renversements d’accords et de les mélanger à des positions fondamentales pour obtenir un jeu à la fois mélodique et harmonique. Le guitariste de Police est également célèbre pour ses riffs comme ceux de De Do Do, Message in a bottle, Synchronicity 2. Ils peuvent être mélodiques ou construits à partir de positions d’accords. On remarquera encore un vrai travail de construction harmonique avec la basse que l’on trouve habituellement en funk ou en reggae (Roxanne). A suivre…
 
 
 
JJ RÉBILLARD
 
Rédigé le  11 mars 2014 12:34 dans POLICE  -  Lien permanent

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