L'ALBUM DES SOUL WARRIORS EST DISPONIBLE EN DIGIPACK SUR CE SITE ICI : https://www.jjrebillard.fr/soul-warriors-dance-c2x25586219
 J’ai commencé à vous raconter l’histoire de Dance dans la partie 1 de cette courte story. Comme vous le savez, ce titre est le point de départ de l’histoire des Soul Warriors. Reprenons les choses où nous les avons laissées, lorsque Dance a failli terminer sa courte vie dans la corbeille de mon Mac (voir Dance story part 1)…
UN TITRE EN SOMMEIL
Dans les années qui suivirent la création de The Black Rebel, je proposais le titre à plusieurs rappeurs qui l’appréciaient mais comme je l’ai dit précédemment, personne ne se décida vraiment, malgré de nombreuses promesses qui n’aboutirent pas. N’ayant qu’une version instrumentale, je décidais de la proposer comme musique pour l’image et le titre fut assez bien utilisé, notamment pour illustrer les univers urbains. Mais en dehors de cette première vie, le titre qui était destiné à être un support pour rappeur était en sommeil.
Je n’avais à vrai dire pas pensé à une version chantée, soul ou funky. Jusqu’à ce que…une amie américaine décide de fêter son anniversaire. Elle y invita toutes sortes de gens de différentes nationalités et comme d’habitude chez Bianca, les fêtes étaient très musicales. On avait un ami qui officiait comme DJ (DJ Morrad) et qui passait absolument tous les styles : musique orientale, africaine, latino, rock, blues, soul, funk, reggae, hip hop, en bref tous les tubes de la création et aussi des titres qui n’étaient pas des tubes mais qui le valaient bien.
Dans ces fêtes, mon rôle consistait généralement à jouer sur tous les titres, parfois en acoustique, ce qui n’était pas toujours évident en cas de fort volume ou en électrique. Comme j’ai appris la musique et la guitare en reproduisant les morceaux à l’oreille note pour note et que j’avais des dizaines de titres et de solos dans les doigts après des années de GC et GP, il m’était assez facile de suivre. Cette fois, on avait fait les choses en grand et on avait loué une bonne sono bien puissante.
UNE JAM ABSOLUMENT MÉMORABLE
J’avais amené mon set avec ma Fender Strat de 1997 et les titres commencèrent à défiler. Tout y passa dans cette soirée, j’accompagnais même des slammers et des musiciens berbères avec mon mandole algérien que j’avais également amené. Pour resituer cette fête dans le temps, les années avaient passé, on était en juin 2008 et mon amie Bianca me présenta une amie allemande qu’elle avait invitée à la soirée.
C’était une chanteuse qui avait une prédilection marquée pour la soul. J’avais amené des play-backs mais c’était surtout du blues ou du blues-funk. Cela ne semblait pas lui convenir. Pourtant, elle voulait vraiment jammer et il y avait également un fameux batteur américain qui le souhaitait aussi, sans batterie bien sûr mais avec les quelques percus qu’il avait avec lui. A trois, au pied levé comme ça, pas facile. Une reprise unplugged d’Aretha, d’Otis ou du Godfather ? On n’y avait même pas pensé et on n’aurait peut-être pas osé.
Mais je venais de composer une ballade sur une belle grille assez jazzy, ambiance nu-soul en fait. Je décidais de la tester et naturellement, tout fut totalement improvisé. On réalisa une jam absolument mémorable sur ce titre qui nous laissa rêveurs et carrément émerveillés. Vu la rareté de ce genre de phénomène et après avoir digéré les abus de la fête, on se revit le lendemain et comme visiblement, on n’avait pas rêvé, on parla de faire quelque chose ensemble. Cette chanteuse était tout simplement Claudia Hoff, la future chanteuse des Soul Warriors.
Elle devait repartir pour l’Allemagne et l’Autriche où elle vivait à présent et on décida de se revoir dès que possible. Et cela fut en octobre de la même année. Pour commencer, et avant de structurer cette fameuse jam de juin qui deviendrait le titre Bianca’s Party, il fallait se tester sur quelques titres.
ET THE BLACK REBEL DEVINT DANCE…
On en essaya deux ou trois mais qui ne semblaient pas vraiment convaincants. Et puis une idée me vint : si on testait The Black Rebel…Toutefois, Claudia devait reprendre son avion le soir et il ne nous restait que 40 à 50 minutes. Bien peu de temps donc.
Le titre et le groove la branchait bien, elle écrivit rapidement un texte et en 20 minutes et deux prises pratiquement free-style, l’affaire était en boite.
On écouta rapidement, je fis un prémix vite fait et elle repartit avec un titre qui se nommait à présent Dance. Tout n’était pas fini mais pour le moment, le titre avec ses guitares et ses voix avait à peine demandé deux heures de travail.
Et au final, on ne changea rien, on ne rajouta rien, les voix lead et les guitares restèrent absolument telles quelles. On composa et on enregistra tous les autres titres de l’album dans mon studio avant de passer début 2011 au Studio 180 à Paris pour les backing vocals sur presque tous les titres et les section de cuivres dont j’avais besoin sur deux titres, dont Dance plus quelques solos de sax et de trompette bien sentis.
Avec les backing vocals de ces deux grandes chanteuses que sont Jean Carpenter (directrice du chœur US Gospel pour 100 voix qui a également chanté avec Aretha Franklin) et Sophia Nelson, tous les titres prirent un relief supplémentaire.
Ceci fut notamment flagrant avec Dance. Le refrain avait pris une sacrée ampleur et du coup je demandais aux filles de me faire deux pistes free style avec lesquelles j’allais pouvoir finir de mettre le feu. Et ces filles étaient des pros et des super pointures. On ne passa pas plus d’une petite heure sur les prises, ce fut comme pour le reste.
Et on termina l’affaire avec la section des Faya Horns. Sur ce titre, et au vu de leurs capacités et de leur créativité, je leur laissais carte blanche pour me concocter l’arrangement idéal. Encore une fois, cela fut très rapide, deux heures en tout, y compris l’écriture de l’arrangement !!
Avec les cuivres, la magie était totale, je n’aurais jamais osé espérer avoir un titre comme ça au final. Il me restait bien sûr du travail, notamment pour en terminer avec les backing vocals car il fallait sélectionner les meilleurs plans et éventuellement les recopier ailleurs.
Même chose avec les cuivres qu’il fallait parfois redécouper ou sur lesquels des cuts pouvaient être nécessaires en fonction des passages (pont, relance…). C’est finalement cette partie qui me demanda le plus de temps avec le mix mais seul le résultat final comptait et quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu.
PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS
Fin 2012, l’album était prêt, mastering compris. Pourquoi donc avoir attendu 2018 pour le sortir ? Et bien tout simplement parce que l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut quand on veut. En 2012 et 2013, le marché de l’édition et des instruments de musique avait commencé une mutation impitoyable amorcée en 2010.
La conséquence pour tous les acteurs fut une baisse de chiffre importante, de l’ordre de 30% sur 18 mois avec de nombreuses faillites à la clé et pas des moindres.
Sortir un album sans aucun budget n’a aucun sens, surtout si l’on considère l’évolution parallèle du marché de la musique en général. En bref, un flop assuré !!
J’ai donc dû attendre et assurer ma mutation. Je ne dis pas qu’elle sera pérenne mais elle m’a permis de sortir l’album et de faire une promo correcte en commençant avec le single Dance.
Vous savez donc tout sur l’histoire de ce titre mais sachez qu’il existe deux autres versions que vous découvrirez bientôt : la version album qui est plus longue et un remix avec un beat différent et beaucoup d’effets spéciaux, le tout agrémenté de quelques solos de sax, de trompette et bien sûr de guitare.
Bref, j’ai beaucoup joué avec ce titre qui emprunte à la fois au blues, à la soul, au funk, au hip hop. Je vous remercie sincèrement pour votre écoute…en attendant les deux autres versions.
JJ RÉBILLARD
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