Ensuite, trois ou quatre heures de mixage et le tour était joué. Nous avions une belle inspiration et et le projet prit rapidement une autre tournure après les 4 ou 5 premiers titres. L’idée finale avait commencé à germer et était plutôt intéressante. En effet, chaque morceau avait une couleur et une identité bien spécifique, due notamment aux instruments exotiques que nous utilisions sous forme de samples (percussions africaines, indiennes, flûtes des Andes, shamisen japonais et autres luths turcs ou perses…) ou sous forme traditionnelle (oud, guitares africaines…).
Il fut dès lors évident que notre album serait celui de la musique des cinq continents, un projet universel et sans frontières culturelles. Un cocktail de musique des Andes, de musiques japonaise, celtique, orientale, indienne et africaine sur fond électro qui devenait le dénominateur commun de cet album. Un sacré challenge!! Mais attention, l’aspect électro était principalement lié à l’utilisation des samples et de certains éléments de percussions, car on restait très roots dans le même temps.
OUD ET GUITARES
On trouva assez vite le nom de notre duo : New Earth Project et Horizons, le premier titre que nous avions composé donna son nom à l’album. Au final, on ne mit que trois mois pour réaliser l’album à raison de deux séances par semaine. Le projet était cool en soi et le rythme de travail était dans la même veine, en bref, que du zen. L’album comptait 12 titres et me permit entre autres d’enregistrer un morceau à l’oud pour lequel la prise de son mit vraiment en valeur mon instrument.
C’était la première fois que j’utilisais deux micros, un dirigé vers la caisse et l’autre vers la tête pour capter aussi bien les attaques de la main droite que celles de la main gauche qui sont importantes sur cet instrument à la grande richesse acoustique. J’utilisais aussi ma vieille strato fétiche réédition série L de 1973 en slide sur Colorado River, ou la 12 cordes pour Celtic Highlands ou encore mes six cordes Gibson et Martin pour la guitare africaine (Mali Sunrise & Blue Nil).
Pour ces deux derniers titres, il est intéressant de noter que j’y ai développé des thèmes composés pour deux rubriques de guitare africaine concoctées pour Guitare Classique en 2005. Comme quoi, rien ne se perd et ces morceaux sont parmi ceux que je préfère dans l’album. On mit Nu Earth Project sur myspace et le succès y fut au rendez-vous, dans un grand nombre de pays. Initialement, j’avais pensé que cet album pourrait également sortir chez Warner, avec Nacarat et Charles Rohée, du fait des bonnes ventes de Rock Guitar Legend.
Charles fut séduit par l’idée et Warner semblait très interéssé, mais décida en fait…de sortir un projet zen et écolo (Grenelle de l’environnement oblige) avec une chanteuse et des musiciens dont je ne citerai pas le nom car malheureusement, le projet fut un four avec une mise en place de 30000 ex mais seulement 800 ex vendus !! Il faut dire que tout était bricolé, du son à la pochette neutre et hors format. Du coup Warner fut vacciné et ne voulut plus entendre parler de zen et de relaxation…
On sortit donc l’album en illustration sonore et ces musiques sont à l’heure actuelle toujours très utilisées. Peut-être avez-vous pu les entendre sur des reportages et autres documentaires. Ce fut le projet dominant de cette année 2007, avec le oud que je travaillais de plus en plus. Pour le reste, GP et GC continuaient leur petit bonhomme de chemin avec Shanka, Fred et tous les autres. Mais pour ma part, je m’éloignais de plus en plus de l’histoire, même si je gardais contact avec mes amis guitaristes de l’équipe pédago. On avait quelques idées avec Shanka…
JJ RÉBILLARD