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4 mars 2016 12:58
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ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE
• ROCK’N ROLL IS DEAD
Utilisez un son de type distorsion pour ce deuxième tube de Lenny Kravitz où l’on retrouve cette fois l’esprit Led Zep. Vous ajouterez un compresseur et un delay à 322 ms dans le solo afin de grossir le son.
Rock’n Roll Is Dead est influencé par le hard rock des seventies et on sent planer l’ombre de Led Zeppelin. La rythmique est basée sur un riff en La que n’aurait sans doute pas renié Jimmy Page.
On remarque cependant, à la fin de ce riff, un slide sur une octave, exécuté sur les cordes de Si, Sol et Ré, qui donne une touche funk à la rythmique.
Un arrangement classique : Lenny Kravitz est aussi un artiste Afro-Américain, même s’il est largement influencé par le rock des 60’s et 70’s.
L’arrangement est assez classique, comprenant une ligne de basse qui joue le riff à l’unisson avec la guitare, une batterie bien musclée et un son de guitare saturé et puissant.
La structure harmonique s’apparente à celle d’un blues en La, avec l’utilisation des degrés I-IV-V (La-Ré-Mi), mais sa structure rythmique est ponctuée de nombreuses syncopes.
Doublage du riff à la tierce : les powerchords sont précédés de dead notes qui facilitent le groove et la précision rythmique. On remarque le doublage du riff à la tierce dans la rythmique qui accompagne le solo et sur le final.
Le solo est basé sur les techniques courantes en hard rock : emploi quasi-exclusif des gammes pentatoniques mineures ou des gammes blues, (à l’exception d’une courte incursion en La pentatonique majeure pendant l’accord de Ré, et d’une résolution de phrase sur la tierce majeure qui souligne le retour sur le La).
Effets de jeu : les effets de jeu sont essentiellement des bends et quelques double-stops. La phrase finale, jouée en Vème position, s’articule de façon quelque peu aléatoire sur les notes La, Do et Ré.
Elle est difficile à reproduire à l’identique mais on contournera cette difficulté par une astuce : on peut effectivement jouer une phrase légèrement différente en conservant l’esprit de l’original.
Bends à l’unisson : l’essentiel reste de bien respecter la descente finale (La-Sol-Mi-Ré), en concluant par une tenue de la dernière note sur un long bend/release-bend exécuté très lentement. Enfin la dernière partie fait de nouveau appel à la guitare lead, pour deux courtes phrases.
Elles sont basées sur la technique de bends à l’unisson chère à Jimi Hendrix, mais sans aucun vibrato. Bizarrement, la note finale du lead est un Fa, assez dissonnant dans le contexte. Mais cet effet est certainement voulu par son auteur.
Un titre bien sympa plein d’énergie et comme le dit Lenny, si le rock and roll est mort, il est certain que nous prendrons encore longtemps plaisir à danser sur sa tombe…
• WHERE ARE WE RUNNING
Prenez une overdrive pour ce troisième titre. Vous pourrez ajouter un compresseur dans le solo, toujours dans le but de grossir le son.
Ce titre est un rock de facture classique mais il est très actuel au plan sonore, un bon exemple du traitement infligé par Lenny aux plans vintage rock.
Renversements d’accords : le riff d’intro, qui sert aussi pour les refrains, est basé sur une formule très classique du rock (on la retrouve à quelques variantes près dans Start Me Up des Rolling Stones ou encore dans We Will Rock You de Queen).
L’index barre les quatre premières cordes, ce qui permet de jouer un accord majeur renversé par la quinte sur les cordes de Ré, Sol et Si (ici, on barre à la case 7, ce qui permet de jouer l’accord de Ré/La : La, Ré, Fa #).
Un gimmick classique : ensuite, tout en maintenant le barré, l’index et le majeur viennent se poser sur les cordes de Ré et Si pour former un autre accord renversé cette fois par la tierce (ici l’accord de Sol/Si : Si, Ré, Sol).
On alterne entre ces deux accords avant de répéter le principe deux cases plus haut. La fin du riff est un gimmick classique du rock avec mouvement du petit doigt sur un powerchord.
Syncopes et silences : l’important est de bien mettre en place les syncopes et de respecter les silences. Pour le couplet, il est à nouveau très important de respecter les silences, c’est-à-dire de couper la résonance des notes.
On le fera en en relâchant la pression des doigts de la main gauche, juste après avoir joué l’accord en croche. A la mesure 4 du couplet, on retrouve la même formule qu’à l’intro, décalée cette fois à la case 2.
Régularité rythmique : le solo est entièrement basé sur la gamme de Si pentatonique m, à l’exception de la descente finale, où l’on trouve en plus la seconde majeure (Do#) et la sixte majeure (Sol#). Soignez la régularité rythmique de cette descente en doubles croches, en travaillant lentement. On peut aussi la jouer en attaquant chaque note et l’effet produit est alors légèrement différent. JJ REBILLARD
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26 fév. 2016 12:09
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ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE
• ARE YOU GONNA GO MY WAY
Un titre emblématique : il s’agit certainement du titre le plus connu de Lenny Kravitz avec It Ain’t Over Till It’s Over.
Un classique basé sur un riff hendrixien, modulé dans un deuxième temps un ton et demi plus haut avec pont central pour le solo.
Côté son, utilisez une fuzz des seventies ou une metal disto en règlant la tonalité de façon à obtenir le grain de l’original.
Utilisez les deux micros de votre guitare, avec les deux volumes à 9 pour toutes les rythmiques et mettez le volume du micro chevalet à 10 pendant le solo.
Vous pourrez également ajouter un flanger au début du pont et le supprimmer dans le solo.
Globalement, les attaques main droite doivent être franches et soignées pour retrouver la même puissance que dans l'original.
Hard funk : on commence sur le riff légendaire, en hommage à Jimi. Ce riff est typique des formules utilisées en hard funk et on remarque la cellule caractéristique double croche-croche pointée en fin de mesure 2.
La principale difficulté consiste à exécuter le bend bien juste et à rester calé dans le tempo, en évitant absolument d’accélérer. Dans un deuxième temps, la guitare 2 double ce riff à l’octave supérieure, nouvelle référence à Jimi.
Modulation et mise en place : on module ensuite en Solm, soit un ton et demi au-dessus de la première tonalité (Mim). La mesure 4 de ce passage est difficile à exécuter à cause de la mise en place, typique des rythmiques funk.
Apprenez d’abord à chanter ce passage avant de le jouer. Cela reste la méthode la plus simple pour parvenir rapidement à vos fins.
Après un retour sur le riff principal, on passe au refrain constitué d’une alternance de formules en croche pointée-double croche et de tenues. Surveillez encore votre mise en place et soyez particulièrement incisif au niveau main droite.
Un break déstabilisant : le deuxième couplet-refrain est similaire au premier mais la mise en place du passage en Solm est encore plus difficile à cause de la section rythmique qui joue un break déstabilisant dès la mesure 3.
Le pont commence en rythmique et la formule est précise. Il ne s’agit pas d’ajouter la moindre dead note à celles de la partition !!
Technique des croisements : on passe au solo, bel exemple de la technique des croisements, durant sa première partie.
Le début est écrit en Mi pentatonique m et on passe en Mi pentatonique majeure dès la fin de la mesure 4, pour raccorder la gamme initiale en mesure 6.
Les mesures 5 et 6 sont difficiles à exécuter, du fait du légato main gauche. Après une belle série de bends, retour à une phrase rapide pour le final bien enlevé, témoignant toujours du même légato.
La fin ne connait pas d’évènement nouveau, à l’exception d’une mesure 2/4 dans le dernier refrain. Sur l’ultime accord, vous pouvez ajouter un peu de trémolo pour obtenir plus facilement l’effet toggle switch de l’original.
JJ RÉBILLARD
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18 fév. 2016 20:04
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LE SON KRAVITZ
Le son Kravitz le plus évident est celui des distos et autres fuzz des seventies. Il l’utilise dans la plupart des titres rock ou à tendance metal, mais il emploie également pas mal de sons clean dans les ballades ou les titres funky.
En fait, bien que la marque de fabrique Kravitz soit le son des guitares de Are You Gonna Go My Way, le son de Lenny est très varié, à la fois vintage (pour les prises) et moderne (dans le traitement).
La couleur dominante est celle de la Gibson mais les amplis sont des Fender.
Le mélange est assez inhabituel et original et Mr Kravitz augmente encore les possibilités en ajoutant un pédalier Electro-Harmonix ou un Jim Dunlop.
Il prend pour modèle les sons des sixties ou celui des guitaristes funk des seventies et les personnalise avant de les employer hors-contexte dans ses propres compositions.
Ceci sous-entend un travail de recherche assez poussé en studio où il délaisse parfois les Gibson pour une Fender et les amplis Fender pour des Vox, fidélité aux Beatles oblige, ou pour des Marshall.
Ce travail de recherche est particulièrement audible dans son dernier album Baptism, notamment sur le plan des saturations ou sur celui des effets, discrets, mais toujours de bon goût.
MATOS DE CHOC
• GUITARES
Lenny Kravitz est Mr Flying V. Adepte de la fameuse Gibson, il en possède une véritable collection et les utilise surtout sur scène ou dans ses clips.
Son modèle fétiche issu de sa collaboration avec Gibson est la Lenny Kravitz signature Gibson Flying V, une réédition de la Flying V 1967, noire avec une plaque métal gold.
Les micros sont des 57 Classic Humbuckers, les cordes montées en 010-046, et il y a deux potentiomètres de volume, un potentiomètre de tonalité ainsi qu’un sélécteur de micros à 3 positions.
On signalera que Lenny utilise beaucoup la position centrale du sélécteur en profitant des nombreuses possibilités de mélange entre les deux micros. En studio, cette guitare est souvent remplacée par une Gibson Les Paul mais notre ami joue également beaucoup sur une Fender Stratocaster.
Il emploie plus rarement une Gibson ES 335 et une Fender Telecaster. Côté acoustique, il se sert d’une Ovation Sparkle Gold Top, d’une Taylor ou encore d’une Gibson.
• AMPLIS
Les amplis préférés de Lenny Kravitz sont des Fender Twin Reverb.
Il emploie parfois des Black Face, des Silver Face et des Tweed.
Comme nous l'avons vu plus haut, le mariage Gibson Fender est peu fréquent et le son qui en résulte a un timbre inédit.
Lorsqu’il délaisse Fender, Lenny utilise alors des AC30 Vox ou des Marshall.
Mais c’est beaucoup plus rare, le mariage Gibson-Fender restant son option favorite.
• EFFETS
En dehors d’une collection de pédales vintage dont il se sert surtout en studio pour obtenir le son idéal, Lenny Kravitz possède deux pédaliers.
Le premier est un Electro-Harmonix incluant un delay, un compresseur, un chorus, une wah-wah et un harmoniser.
Le second est un Jim Dunlop comprenant à peu près les mêmes éléments, Lenny utilisant tour à tour les deux pédaliers. Enfin, il branche souvent un préampli à lampes en studio pour finaliser le son de sa guitare.
POUR AVOIR LE SON LENNY KRAVITZ
La guitare : utilisez de préférence une Gibson Flying V, comme Lenny mais une Gibson Les Paul peut aisément la remplacer, même si le grain est un peu différent. Pour l’acoustique, une Taylor sera très bien.
L’ampli : sur ce plan, je recommande un Fender Twin Reverb ou à défaut un AC30 Vox. Pour une fois, les Marshall seront les moins indiqués car moins caractéristiques et surtout moins précis avec la Flying V, toujours pour une question de style.
Les effets : le plus simple sera de prendre un multi effet classique avec distorsion, overdrive, fuzz, delay, compresseur (important), chorus. La pédale wah wah et une whammy sont recommandées.
JJ REBILLARD
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18 jan. 2016 14:46
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MULTI-INSTRUMENTISTE SURDOUE Comme nous l’avons dit précédemment, Lenny a vraiment le contrôle total sur sa musique. D’une part, il produit, compose, arrange et est l’auteur des textes dans 99% des cas. D’autre part, il joue l’essentiel des parties instrumentales dans ses albums.
Multi-instrumentiste surdoué, il pratique avec le même bonheur la batterie, les claviers la basse et la guitare. Lenny s’explique à ce sujet en soulignant qu’il n’a pas voulu imiter Prince et qu’il n’est pas le premier à pouvoir s’honorer d’être multi-instrumentiste.
« Quand j’ai enregistré Let Love Rule, je n’avais pas l’intention de faire tout moi-même. J’ai cherché des musiciens pour jouer avec moi, seulement, je n’ai trouvé personne qui puisse jouer comme je l’imaginais : un style très rétro avec du feedback.
C’était d’autant plus difficile à trouver qu’en 1988, tout le monde jouait dans un style différent du mien ». Parmi les rares musiciens qui participent à ses albums, on citera le fameux Henry Hirsch que l’on retrouve souvent à la basse ou au piano et Craig Ross, qui joue un certain nombre de parties de guitare, notamment des leads plutôt inspirés.
Et on n’oubliera pas ses diverses collaborations avec Slash, le saxophoniste David Sanborn, la chanteuse Angie Stone ou le rapper Jay-Z.
MAITRE DU GROOVE
Cette section s’est déjà appliquée à Eric Clapton dans l’analyse qui lui est consacrée sur ce blog, mais on la retrouve naturellement avec Lenny Kravitz. A l’instar de ses principales influences, Lenny est vraiment groovy.
Quel est ainsi le point commun entre Jimi Hendrix, Bob Marley, Jimmy Page et Al McCay ? Le groove, mon bon monsieur et le groove funky.
Lenny l’a toujours considéré comme un élément essentiel et on le retrouve dans les guitares comme dans l’ensemble de ses compositions. Celles-ci sont variées, Lenny travaillant principalement dans trois registres.
La ballade bien sentie, avec des harmonies souvent recherchées, les titres rock aux riffs et ryhmiques simples mais très efficaces et les titres groovy (funk, R’N’B, hip hop...).
Les arrangements sont assez sophistiqués, incluant des boucles comme en hip hop ou en techno, des claviers savamment dosés et des sections de cuivres ou de cordes bien funky, dans la tradition seventies. Mais encore une fois, tous les arrangements sont dédiés au groove global. A groovy soul man !!
LA GUITARE SELON LENNY KRAVITZ Au regard de la fusion kravitzienne, les guitares sont plutôt diversifiées. On commence avec les rythmiques qui comprennent pratiquement toutes les formules de la musique de ces quarante dernières années.
Les formules en tenues sont fréquentes, de la même façon que les schémas simples du rock binaire, à base de noires, croches et doubles croches. Les syncopes ou les contretemps sont naturellement présents, groove funky oblige.
Les schémas funk sont bien représentés, dans le style Earth Wind And Fire ou Funkadelic, tout comme les plans hard funk, façon Page, Hendrix ou Joe Perry. Lenny est très précis et ajoute des dead notes dans ses formules uniquement lorsque cela est nécessaire.
Selon la discipline spirituelle du reggae, les parties s’imbriquent entre elles et il ne s’agit pas d’introduire des éléments rythmiques qui pourraient nuire au groove global.
Enfin, les formules acoustiques ou en arpèges qui ont fait le succès des Beatles ou des groupes psychédéliques de la fin des années 60 sont également au rendez-vous.
Côté leads, Lenny utilise en premier lieu les gammes pentatoniques mineure et majeure, en ayant souvent recours aux croisements, selon les techniques chères à Jimmy Page.
Il emploie aussi les gammes de blues aux différents stades, avec une préférence marquée pour les formules du 3ème stade, incluant notamment la seconde et la sixte majeure. Il utilise encore la gamme mineure et un peu plus rarement la gamme majeure ou les arpèges.
Au plan des effets de jeu, il se sert de tous les clichés courants en rock, les hammers, pull off, slides, doubles stops et autres bends étant également représentés, avec une légère préférence pour les bends. On signalera encore une main droite ultra-précise et une main gauche au légato parfaitement consommé.
Sur ce plan, il existe une certaine similitude avec les plans de Hendrix, notamment lorsque Lenny joue sur la position classique de la gamme pentatonique mineure, en maintenant un petit barré sur les cordes de Mi et Si.
En résumé, même si Lenny Kravitz n’est pas aussi inventif que Jimmy Page, Jimi Hendrix ou les Beatles (qui peut d’ailleurs se vanter d’un tel exploit ?), il contribue largement à l’évolution du rock depuis plus de vingt cinq ans et ses dernières productions laissent entendre que les prochaines années seront loin d’être décevantes.
Dans tous les cas de figure, il est l’auteur d’une fusion originale entre tous les courants groovy et reste l’un des artistes les plus prometteurs du début de ce troisième millénaire.
JJ RÉBILLARD
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11 jan. 2016 17:41
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PARCOURS ET INFLUENCES
Lenny Kravitz est né à New York le 26 mai 1964. Son père est producteur de télévision et sa mère actrice. Il baigne ainsi dès son plus jeune âge dans un milieu très artistique et grandit entre Manhattan et Brooklyn dans l’effervescence des sixties.
Il n’a que cinq ans en 1969 mais le peu dont il se souvient de cette époque, la musique, l’atmosphère restent à tout jamais gravés dans sa mémoire.
Cet élément est déterminant dans son orientation musicale. Lenny est donc bercé par les sons de Jimi Hendrix, des Beatles ou du Jefferson Airplane.
Ses parents écoutent également du blues, du jazz et beaucoup de rythm’n blues avec des artistes comme Aretha Franklin, Curtis Mayfield, Al Green, Stevie Wonder ou les Jackson Five. Il commence la guitare dès son plus jeune âge.
Son père en a une qui traine à la maison, un instrument offert par sa femme mais ne s’en sert jamais. Laissons Lenny expliquer ses débuts laborieux sur une six cordes : « dans les premiers temps, je tapais dessus comme un forcené, du genre bong bong sur la caisse ou les cordes ! J’ai pris quelques leçons par la suite mais l’essentiel, je l’ai appris en reproduisant les disques que j’écoutais ».
Comme Jimi Hendrix, Eric Clapton ou Jimmy Page...Vers l’âge de douze-treize ans, Mr Kravitz fréquente des écoles de musique classique et fait partie de chorales ou d’ensembles d’opéra tels le Philarmonique de Los Angeles où il réside durant plusieurs années.
Mais sa voix ayant mué, il revient au rock, devenant par la même occasion multi-instrumentiste et apprenant la batterie, la basse et les claviers. A quatorze ans, ses artistes préférés sont les Jackson Five, Jimi Hendrix, Sly Stone, Al Green. Il écoute également beaucoup Led Zeppelin et Aérosmith.
L’INFLUENCE DETERMINANTE D’AL MCKAY
En 1978, Earth Wind And Fire devient la super star du funk. Le guitariste Al McCay est la principale influence de Lenny, notamment en rythmique mais aussi en lead et on retrouve bien le légato comme la fluidité du maitre dans ses solos.
Dans le même temps, il apprend beaucoup du guitariste attitré de Stax, Steve Cropper ou d’Eddie Hazel, guitariste de Funkadelic. Enfin, Prince est encore une influence déterminante en matière d’électro-funk.
En résumé, le cocktail Motown + Stax + Hendrix + Page + Prince est la base pour le style Kravitz. Durant les années 80, Lenny paufine ce style et produit son premier album, assisté par le fidèle Henry Hirsch. Let Love Rule est un succès.
Il est immédiatement suivi par Mama Said et Are You Gonna Go My Way qui le consacrent auprès du grand public. A partir de 1995, Lenny intègre largement les samples puis la technologie numérique, tout en écoutant beaucoup de hip hop new-yorkais.
Il est même précurseur en matière de R’N’B avec I Belong To You et collabore avec Mary J.Blidge et Jay-Z sur l’album Blue Print.
Ce dernier lui renvoie l’ascenceur sur Storm, extrait de l’album Baptism (2004). Lenny prouve ainsi que rock et hip hop peuvent faire bon ménage et que cette fusion risque d’être une marque de fabrique de la fin des années 2000.
UNE PRODUCTION RÉSOLUMENT MODERNE
A l’image de Prince, Lenny a un contrôle total sur sa musique. Les crédits des pochettes de ses albums "Produced, arranged, written and performed by Lenny Kravitz” ne laissent aucun doute à ce sujet.
Sa production est résolument moderne et on peut dire qu’il a toujours eu quelques longueurs d’avance sur son époque. Son principal talent à ce niveau est d’anticiper le son des années suivantes.
Ainsi, en 1998, un titre comme I Belong To You préfigure une bonne partie de la production R’N’B que l’on entendra à partir des années 2000. De la même façon, dans son album Baptism, les titres Sistamamalover et Storm (avec le rapper Jay-Z) mixent rock et hip hop.
En règle générale, la production des albums de Lenny repose sur les principes suivants. Le son de la rythmique est très moderne, notre homme n’ayant pas peur d’utiliser des samples et autres machines.
A l’opposé, le son des guitares est vintage, bien que l’ajout de certains effets apportent un caractère parfois inédit à la réalisation finale. La voix est également produite selon ces règles. Si l’on prend un titre comme Are You Gonna Go My Way, on retrouve peu ou prou les différents éléments précités.
Les guitares fuzz sont très hendrixiennes et la voix est traitée façon hard funk des seventies. La batterie est métallique, à l’image des productions rock des années qui vont suivre, avec un son de cymbale particulièrement travaillé.
On croirait presque que Eddie Kramer a collaboré à cette prod mais qu’un Butch Vig a apporté sa touche finale. Efficace, vintage, mais moderne avant tout. Enfin Lenny Kravitz est un redoutable performer au plan vocal, un grand chanteur de soul dont la voix est particulièrement expressive et s’inspire parfois du grand Al Green.
JJ RÉBILLARD
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4 jan. 2016 12:38
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SOUL MAN
Depuis de nombreuses années, Lenny Kravitz est certainement l’un des musiciens les plus recherchés. Multi-instrumentiste talentueux, song writer de très bon niveau, producteur et arrangeur émérite, Lenny est respecté par tous pour son éclectisme musical.
On retrouve cette marque de fabrique tout au long de sa carrière, en solo ou aux côtés des plus grands, de Curtis Mayfield à Madonna, en passant par Slash, sans oublier des artistes plus récents comme Mary J.Blidge et Jay-Z. Rock, soul, funk, hip hop, R&B vintage ou R’N’B actuel sont les ingrédients principaux du cocktail Kravitz, bien que celui-ci soit encore un peu plus complexe.
En fait, et comme le dit lui-même Lenny, le groove est la base de sa musique. « Le groove, c’est quelque chose qui vient du coeur. Tu peux apprendre à jouer, tu peux enrichir ton vocabulaire, mais le groove tu nais avec. Ca ne s’apprend pas, du moins en ce qui me concerne ».
Effectivement, Lenny a le groove et il suffit d’écouter ses différents opus pour s’en convaincre si le moindre doute subsiste. Deuxième caractéristique de son style, l’art de faire du neuf à partir du vintage, avec le matos comme avec la musique. Un vrai spécialiste de la question, à tel point que ses détracteurs l’ont parfois accusé de n’être qu’un vulgaire plagiaire.
UNE FUSION DE STYLES BIEN PERSONNELLE
De fait, la première fois que j’ai écouté Lenny sur l’album Let Love Rule, je n’ai pu m’empêcher de penser que notre ami avait dû écouter beaucoup les Beatles, Sly Stone, Led Zep ou Jimi Hendrix et qu’il possédait toutes les pédales de l’époque.
Cela n’enlevait toutefois rien à son talent ou à ses qualités de guitariste multi-instrumentiste et cette impression fut largement confirmée à l’écoute de Mama Said. Un titre comme It Ain’t Over ‘Til It’s Over était même assez remarquable pour son originalité, notamment durant le pont central du solo. Et pour conclure sur la polémique, les plus grands musiciens ont toujours revendiqué des influences.
Le cas Kravitz est cependant particulier et on pourrait le rapprocher de celui de Ben Harper. A chaque fois, la somme d’influences est importante et la fusion qui en résulte est un cocktail plutôt réussi. Dans les deux cas, Jimi Hendrix, Led Zep, Sly Stone ou Bob Marley sont les mentors les plus évidents.
Ensuite, chacun a sa voie propre et Ben Harper préfère mixer le country blues des pionniers avec le metal ou le reggae, alors que Lenny a un penchant prononcé pour la fusion entre le rock psychédélique des sixties, le funk et le hip hop. Mais ils ont en commun l’art de s’inspirer du son vintage et de le transformer en son actuel.
Mississipi John Hurt rencontre Nirvana et on obtient Ben Harper. Sly Stone rencontre Jay-Z et on obtient Lenny Kravitz, qui reste l’un des musiciens les plus intéressants à l’heure actuelle. Pour preuve, les grands du hip hop ou du R’N’B font régulièrement appel à ses services. Lenny is really The Soul Man...
A PROPOS DU STYLE ET DU SON
Fusion est donc le maitre mot pour définir le style Kravitz. Il revendique toutes sortes d’influences. Chronologiquement, on commence par le Chicago blues de Muddy Waters ou de Hubert Sumlin (somptueux guitariste de Howlin’ Wolf).
C’est la première source de son feeling. Le jazz des années 50 et 60 berce également son enfance. Ensuite, le rock psychédélique de la fin des sixties marque profondément Lenny. Hendrix est sa plus grande influence, aux côtés de John Lennon, Jefferson Airplane ou Little Feat.
La soul est une autre dimension essentielle de son style avec Sly Stone, Al Green, Aretha Franklin et Stevie Wonder. Le metal du début des seventies n’est pas en reste, Led Zep arrivant en première position devant Aérosmith.
Le funk est également très présent, notre ami vouant une véritable vénération à Al McCay, d’Earth Wind And Fire ou à Funkadelic sans oublier James Brown, Prince et les Jackson. Pour le spirituel et le message, Lenny est proche de Bob Marley et Martin Luther King.
On terminera la liste avec sa prédilection pour le hip hop et le R’N’B new-yorkais, Jay-Z, Angie Stone ou Mary J.Blidge figurant parmi ses artistes préférés. Tous ces styles ont un point commun qui est le groove, l’âme de la musique et Lenny est un maitre du groove en tous genres. Son style est donc groovy, selon l’expression consacrée de la fin des sixties, qui s’appliquait aussi bien à Jimi qu’à Sly Stone.
Pour le son, Lenny Kravitz reste entièrement maitre de sa production et réalise l’intégralité de tous ses albums.
Le son est vintage à la prise car selon ses dires, « les disques n’ont jamais mieux sonné qu’entre 1965 et 1972. Les micros, les amplis, les instruments de cette époque sont meilleurs, ils ont plus de présence et plus de corps ».
Lenny enregistre donc sur du matos vintage et a réalisé une bonne partie de sa production sur de l’analogique. Depuis 1998, il a intégré la technologie numérique mais une bonne partie du circuit reste analogique.
A l’arrivée, Lenny est passé maitre en matière de traitement des sons vintage et il sait à merveille mélanger les parties traditionnelles avec des samples et autres machines numériques.
Cette particularité est l’élément déterminant du son Kravitz. On signalera son étroite collaboration avec l’ingénieur du son et musicien Henry Hirsch qui l’assiste pour les prises et le mixage depuis ses débuts.
Toujours selon Lenny himself, « il faut s’entourer d’un très bon ingénieur du son en qui tu puisses avoir confiance, parce que quand tu travailles tout seul, c’est comme si tu étais dans une capsule avec toi-même.
Parfois, on a besoin de recul. Il faut donc avoir quelqu’un à tes côtés qui te permette de rebondir ». Lenny reste donc très humble et connait ses limites. Une qualité supplémentaire non négligeable...
JJ RÉBILLARD
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