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5 déc. 2019 16:58
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 Voici la dernière partie de cet article consacré à mon ami et bassiste de coeur Gilles Malapert qui nous a quittés le 22 novembre 2019 pour rejoindre le paradis des bassistes.
La photo ci-contre montre un Bulle en pleine action aux côtés de Renaud Lemaitre (drums), Brother Yacin (vocals) et moi même (guitare, oud et mandole) aux vendredis du canal à Malestroit (bretagne) en août 2015. Magnifique souvenir...
AU SERVICE DE LA MUSIQUE ET DE LA PÉDAGOGIE
Naturellement, durant toutes ces années, nous restions en étroit contact, et j’étais l’éditeur de ses six méthodes : Complete Electric Bass, l’équivalent de Complete Electric Guitars pour la basse en 2 volumes.
Mais aussi Reggae Bass, l'équivalent de Reggae Guitars pour la basse, Bass Guitar Jam volume 1 Blues Sessions et volume 2 Rock Sessions et bien sûr Débutant Guitare Basse.
En tout, avec les Bass Collector’s et les GP, des centaines de milliers de books vendus et un musicien au service de la pédagogie qui a forgé des générations de bassistes.
 On signalera encore sa collaboration avec Brother Yacin’ sur plusieurs titres de l’album Dans l’Amour pas dans la Haine. Curieusement, ce n’était pas Gilles qui tenait la basse dans mon album Out Of Nowhere en 1998 puisque la rythmique était celle de GC (Thierry Le Gall aux drums et Patrick Chartol à la basse).
Il ne jouait pas non plus dans l’album des Soul Warriors où j’étais multi-instrumentiste et donc également bassiste à l'exception du titre au groove implacable Creepy Money, groove directement insufflé par notre ami.
On pourrait dire que notre éloignement géographique (même s’il n’est plus un obstacle aujourd’hui) a favorisé l’évolution parallèle de nos carrières.
Mais, la vie est ainsi faite et cela ne nuisait nullement à notre éternelle complicité. Chacun suivait simplement sa route en fonction de ce qui se présentait.
Et on allait justement s’associer à nouveau sur un projet dont je ne voulais pas vous parler tout de suite car la sortie en est très proche et que je réservais l’effet de surprise mais dont je vais vous révéler quelques lignes, circonstances obligent.
Comme je l’ai dit à de maintes reprises dans tout ce qui précède, Gilles était un musicien expérimental et il avait si j’ose dire le nez pour sentir les bons projets.
ORIENTAL BLUES
 Il se trouve que par le plus pur des hasards, j’ai joué un jour de mars 2018 un phrasé blues sur mon oud. J’ai trouvé que ça sonnait fantastiquement et composé un premier titre en me disant que du blues à l’oud se suffisait en soi et que je pouvais mener ce projet en solo.
C’était sans compter sur mon Bulle. Lorsqu’il entendit cela en août 2018, il fut immédiatement intéressé par l’idée et en profita pour s’initier à la musique orientale car le projet avait pour nom Oriental Blues, à la frontière entre le Delta du Nil et le Delta du Mississipi en passant par les Touaregs et l’Afrique sub-saharienne.
Un mix assez particulier et original, car ayant cherché des projets de ce type autour du blues et de l’oud, je n’ai pas trouvé grand chose voire rien du tout. Ceci m’a donc renforcé dans mon idée, ainsi que l’enthousiasme des quelques personnes ayant écouté un ou deux titres.
Et le fait que Bulle sente bien l’histoire m’a définitivement convaincu de l’urgence de le produire rapidement, ce que j’ai commencé à faire dès le début de cette année 2019. On a répété à plusieurs reprises avec Gilles, j’ai enregistré les titres avec les ouds définitifs et Bulle m’a fait les basses.
ADIEU L’AMI
Je ne vous en dirai pas plus pour le moment sauf que ce projet est le dernier projet sur lequel Bulle a travaillé. 7 titres sont presque terminés, nous avons également deux vidéos tournées fin août à l’Etang Moderne de Rochefort en Terre en cours de montage.
Normalement tout cela verra le jour en mars ou en avril 2020. Cela sera en quelque sorte le cadeau de sortie de notre ami Bulle. Franchement, tout a été très vite, on était si bien sur la scène de l’Etang Moderne fin août. Il était impossible de prévoir une telle issue à peine trois mois plus tard.
Bulle était l’un des deux meilleurs amis historiques qui me restent, c’était mon frère, un véritable oncle pour mes enfants, mon complice et celui qui m’avait présenté ma femme.
 Je continue ma route mon ami et vais être en communication permanente avec toi pour finir ce projet, même si le paradis des bassistes est un monde parallèle à la fois éloigné et si proche du notre.
Je pense aussi à Gene ta femme et à tes filles Morgane et Lucile auxquelles tu vas terriblement manquer.
Enfin, vous reverrez bientôt Bulle en vidéo avec moi et aurez l’occasion de l’écouter dans le projet Oriental Blues, ce beau cadeau qu’il nous aura réservé avant de nous quitter.
Voilà, je me sens orphelin et inconsolable, vous savez que je n’ai pas l’habitude de m’épancher mais cette fois, il m’était impossible de faire autrement.
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5 déc. 2019 15:59
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 Durant ces années 80, nous sommes toujours restés en étroit contact avec Bulle, même si nos carrières s’établissaient en parallèle.
Pour ma part, je faisais à l’époque beaucoup de séances de studio et étais sous contrat d’artiste avec deux groupes chez Phonogram et Barclay.
Je jouais d’ailleurs avec un bassiste fabuleux, Stéphane Leclerc, un mix entre Paul Mc Cartney pour les compos et Mark King pour la virtuosité, mais il ne m’avait pas pour autant fait oublier mon Bulle.
Puis, à la fin des années 80, je montais Music Play avec mon fidèle ami d’enfance Didier et sortis la méthode Joue de la Guitare sans Solfège.
C’est naturellement que je commençais alors à penser à éditer une méthode de basse avec mon bassiste préféré.
JOUE DE LA BASSE SANS SOLFÈGE
Ce projet ne vit pas le jour toute de suite car Gilles n’enseignait pas encore beaucoup la basse. Mais à partir de 1990, Gilles donna de nombreux cours et encadra différents stages tout en réalisant plusieurs productions vidéo, dans le domaine musical et institutionnel. Lorsque je créais les Editions JJ Rébillard fin 1994 avec pour base de catalogue les méthodes Joue de la Guitare sans Solfège et mes traités d’harmonie, je décidais d’ajouter une méthode de basse.
Et c’est bien sûr Gilles qui la conçut en l’articulant autour du même concept pédagogique que la méthode pour guitare. Joue de la Basse sans Solfège volume 1 sortit en décembre 1994, puis le volume 2 à la fin de 1995. Dans le même temps, Thierry Frébourg co-fondateur avec moi-même du magazine Guitar Collector’s me demanda si je connaissais un bassiste pour effectuer des relevés basse dans Guitar Part. Encore une fois, ce fut évidemment Gilles Malapert que je lui recommandais. Ensuite, vu le succès rencontré par Guitar Collector’s, Bass Collector’s vit le jour en 1996, d’abord un one shot puis une publication trimestrielle.
BASS COLLECTOR’S ET TOTAL SONGS
 Gilles en fut le rédacteur en chef de 1996 à 2000. Dans le même temps, Guitar Part était accompagné d’un CD depuis décembre 1998. Il fallait une rubrique basse et un bassiste pour les Total songs et c’est encore notre ami qui assura les enregistrements aux côtés de Patrice Deschamps.
Dans les deux cas, il assura comme moi dans tous les styles, faisant preuve d’une rare polyvalence et d’une belle virtuosité. Le duo m’assista aussi dans la réalisation des Guitar Oké car il me fallait des équipes pour réaliser l’immense travail demandé par le boss, l’insatiable Thierry Frébourg.
Même si nos carrières évoluaient parallèlement tout en étant étroitement liées, nous avions des rendez-vous réguliers sur scène et nous défendions notamment les couleurs de GP, GC et BC sur le stand Guitar Part des salons de la musique.
Je me rappelle particulièrement des trois salons de 1999, 2000 et 2006. J’ai raconté le salon 1999 dans la rubrique GUITAR PART STORY (PART 13 ET 14), le salon 2000 dans la PART 16 avec dans les deux cas de nombreuses anecdotes croustillantes et je vous engage à retrouver tout cela sur ce blog en rubrique GUITAR PART STORY.
UNE COMPLICITÉ SANS ÉQUIVALENT
En résumé, et notamment en 1999 (avec Patrice Deschamps, Jean-Paul Boquet et un de ses amis batteur), même si nous avons beaucoup joué tous les standards de Jimi Hendrix, Rage, Red Hot, Metallica, Eric Clapton, Stevie Ray Vaughan, ZZ Top, John Lee Hooker…(j’arrête là la liste serait trop longue), nous avons beaucoup improvisé et comme vous le savez, l’improvisation est l’art de la création instantanée. Comme nous avions une complicité sans égal, le groupe reposait largement sur Gilles et moi pour la direction musicale.
Je me souviens que je transmettais verbalement à Gilles les grilles tout en les jouant puis la transmission s’opéra toute seul et nos trois autres amis suivaient de la même façon. Magique, un des plus beaux instants de ma vie sur le plan musical et une belle récompense avec un Manu Dibango qui nous écouta plus d’une demi-heure et nous félicita ensuite. En 2006, le salon et notre show sur le stand Total Guitar fut également de la même veine, mémorable avec des centaines de signatures d’autographes, sur papier, casquettes, on signait même sur des mains, sur des bras et toujours la même complicité avec Gilles…
TREPALAM CHETOUM
 Pour la carrière musicale de Gilles, après la longue séquence Binoche avec lequel il continua à se produire régulièrement, le duo Trepalam Chetoum vit le jour.
Gilles avait toujours été précurseur, il aimait la langue française et on peut dire qu’il fut assez visionnaire puisqu’il créa cette formule que l’on qualifierait aujourd’hui de nouvelle chanson française avec la chanteuse Aurélie Mouchet.
Une fille au caractère bien trempé, aux textes plein d’humour et parfois corrosifs, qui était le pendant idéal d’un Bulle bassiste et guitariste acrobate, bidouilleur de sons et déclencheur de samples.
Trepalam Chetoum sortit trois albums, La Fée Bidouille en 1998, 2e Alboum en 2014 et Demon en 2016. Ce duo magique se produisit encore très récemment en concert en Bretagne à l’Étang Moderne à Rochefort en Terre, village préféré des français et à Malestroit fin juillet 2019.
Il reçut à cette occasion d’excellentes critiques. Comme déjà dit précédemment, Bulle était un musicien expérimental, un chercheur de sons. Son album solo Bulle Space Bass et Poésie Moderne où il assurait la basse, on devrait dire les basses, les guitares, le chant et les programmations sortit en 2008 et connut un certain succès, surtout au plan international.
Suite et fin part 3...
JJ RÉBILLARD
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5 déc. 2019 12:41
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 Gilles Malapert, maitre d’œuvre de Bass Collector et auteur de plusieurs ouvrages aux Editions JJ Rébillard est parti rejoindre le paradis des bassistes ce vendredi 22 novembre 2019.
Inutile de dire ma tristesse car Gilles était un auteur chez moi mais aussi et surtout un ami de très longue date.
Et puis c’était mon bassiste de cœur, un vrai bassiste qui avait commencé la musique avec la basse, pas un guitariste passé à la basse par opportunité.
Un grand musicien quelqu’un d’une extrême gentillesse, doté d’une belle sensibilité, créateur, innovateur et roi de la section rythmique aux côtés de tous les batteurs qui ont joué avec lui durant sa longue carrière.
Cet hommage a pour but d’évoquer son parcours et aussi ma rencontre avec celui qui m’a présenté ma femme il y a bien longtemps…
UN VRAI BASSISTE
Comme je l’ai dit précédemment, Gilles était un vrai bassiste. Il est tombé amoureux de l’instrument à l’aube des années 70 alors qu’il avait tout juste 15 ans. Tout comme moi, Gilles est un autodidacte qui apprend tout à l’oreille, même s’il perfectionne sa technique avec la méthode de Jean Pierre Lambert, la référence de l’époque. La basse ne se pratiquant pas seul, mais en groupe, il passe très vite à l’action et enregistre son premier disque avec le quintet de l’américain Andy Hemler en 1973 et Binoche, l’ami de toujours. Andy, grand pianiste de jazz, lui a d’ailleurs rendu un vibrant hommage.
La suite continue à s’écrire avec Binoche, ce chanteur émérite et son frère d’âme dans la musique. Le groupe s’appelle le Béret Cosmique. J’en profite pour vous raconter ma rencontre avec Gilles qui s’est produite en novembre 1976, le 24 novembre très exactement, c’est à dire il y a 43 ans, un vendredi comme ce 22 novembre, triste anniversaire en quelque sorte mais qui me fait revenir en arrière vers des souvenirs drôles et heureux (enfin, comme vous allez le voir tout le monde ne partagea pas cette opinion).
LA RENCONTRE
 A l’époque, mes deux meilleurs amis étaient Didier, connu au bac à sable en 1960 à l’âge de 4 ans et Daniel alias Dan, rencontré dans un camp d’ados (ça s’appelait comme ça) à l’âge de 15 ans. Didier n’était pas musicien mais suivait ma carrière débutante et Dan était guitariste, un musicien inventif et généreux malheureusement disparu aujourd’hui (Didier est toujours là et on va fêter notre amitié de 60 ans en 2020, pour la petite histoire, c’est avec lui que j’ai créé ma première société d’éditions, Music Play en 1988 et la méthode éponyme Joue de la Guitare sans solfège).
Bref, Didier savait que Dan et moi cherchions un bassiste, un batteur et un chanteur pour monter un groupe autour de nos compos. Il eut l’idée de nous présenter deux musiciens qu’il avait connus au lycée Verlomme à Paris XVème ou plutôt au Quincy, le bar qui jouxtait cet établissement. Ces deux musiciens étaient Gilles Malapert, bassiste de son état et Thierry Achour, alias Binoche. Le flash fut immédiat. Après quelques bières et après avoir refait le monde une première fois, on décida de se retrouver le lendemain pour faire plus ample connaissance.
RÉPÈTE À MARCOUSSIS
Bon, la suite se passe à Marcoussis dans le sud de la région parisienne. Binoche et Gilles avaient une répète avec leur groupe le Béret Cosmique . Je me rappelle bien de cette répète car le groupe comptait deux batteurs et c’était rare à l’époque, notamment en France. Ils utilisaient aussi des magnétophones qui étaient en quelque sorte les ancêtres des samplers pour produire toutes sortes d’effets spéciaux. Novateur là aussi ! Mais il y avait des tensions au sein du groupe où chacun commençait à prendre la tangente pour réaliser des projets plus personnels.
En fait, ce fut certainement leur dernière répète avec cette formule. Cela nous arrangeait bien car nous avions des vues sur le bassiste et le chanteur. On n’allait donc pas terminer la journée comme ça et Didier nous proposa de finir la soirée chez lui (chez ses parents en fait qui étaient absents) en musique. Habitant juste à côté, j’allais chercher mon ampli, un Sims Watts 100 watts transistor mais qui avait un son d’enfer. Je venais également d’acquérir une pédale Electro-Harmonix Small Stone, un phase shifter ou phasing.
ET GILLES DEVINT BULLE
Lorsque l’on jouait avec la modulation en mettant le bouton d’effet à fond, on obtenait un son globuleux qui évoquait des bulles. Gilles me taxa la pédale et en fit son instrument de prédilection de la soirée, mettant l’effet à fond et produisant des bulles tout au long de la nuit qui suivit. C’est ainsi que Gilles devint Bulle et c’est l’origine de son surnom. Une soirée mémorable avec les amplis à un volume sans précédent pour l’immeuble et des voisins que l’on expédia sans ménagement et qui connurent un véritable enfer.
 Suite à cette soirée qui me laissa des souvenirs inoubliables, nous décidâmes de monter un groupe…sans Binoche qui continua sa carrière sans nous et partit un peu plus tard sur Dijon où il devint un véritable monument que l’on respecte toujours à ce jour : musicien, chanteur à la forte personnalité, animateur de radio, organisateur évènementiel, j’en passe et des meilleures.
Notre groupe s’appelait Asgard (dans la mythologie nordique, Asgard est le domaine des Ases, situé au centre du monde, excusez du peu). On était un peu allumés en fait et on commença avec nos guitares acoustiques en jouant dans les bois par tous les temps (la photo à gauche avec Dan, Gilles et moi qui a bien souffert des méfaits du temps date de décembre 76).
ASGARD ET LA SUITE
Mais on jouait aussi bien sûr en version électrique. Il faut reconnaître que l’on prétendait jouer une musique qui n’était pas encore de notre niveau. Entre temps, on avait recruté avec quelques difficultés un batteur puis un chanteur, ainsi qu’un ami qui proposait des performances que l’on pourrait qualifier de prémices du slam.
A l’époque, il n’y avait quasiment pas de studios de répétition et on en avait trouvé un à Argenteuil où le boss n’était vraiment pas cool du tout et où l’on passait deux bonnes heures sur la route dans les encombrements du vendredi soir pour y arriver. Je partais à 17 heures de chez moi à Ivry et je récupérais tout le monde dans ma R6 pour arriver à Argenteuil à 19 heures.
C’est au cours de ces pérégrinations que l’on refaisait le monde avec Bulle et que l’on polémiquait des heures durant, d’où le surnom de Polémique Victor que je lui avais donné. Mais que de bons souvenirs. Finalement, Asgard se sépara début avril 1978 après un concert très expérimental et à mon humble avis novateur mais qui ne fut pas du goût de tout le monde.
BRETAGNE ET JURA
 Suite à quoi, Dan et Bulle rejoignirent un groupe folk, Ménerval, qui cherchait à s’électrifier en créant une formule originale, mélange de musique traditionnelle et de rock psychédélique. Tout le monde émigra de Paris vers la Bretagne car Gilles était 50% breton, sa famille avait une maison dans le Morbihan et il nous avait vendu le slogan « La Bretagne ça vous gagne » avec succès. De plus, il m’avait présenté ma femme en août 1977, une amie originaire de sa région, ce dont je lui suis toujours reconnaissant et pour l’éternité.
Pour ma part, à la fin de 1978, j’avais momentanément opté pour une carrière solo et monté un groupe avec moi-même et ma femme Annick aux éclairages et au son) : JJ’s Echoes And Co, une formule guitare + magnétophone Revox à l’image d’un certain Robert Fripp (King Crimson). Ma chambre d’écho à bandes Wem Copicat (la même que celle de David Gilmour) était le fer de lance de ce projet solo. Et je m’étais installé en Bretagne, comme Bulle l’avait préconisé. Mais, faisant fi de ses propres conseils, il fila vers l’est et s’installa avec Binoche sur Dijon puis dans le Jura.
Ce fut la grande époque Binoche avec plusieurs formules. Nous avons partagé plusieurs concerts et festivals (j’avais monté un nouveau groupe, Roll Mops) et je me souviens d’un concert fabuleux à Jugon les lacs en Bretagne au début des années 80. Franchement, Bulle y formait avec son compère batteur Jean-Michel Kravechvili une des meilleures sections rythmiques que j’ai pu entendre et voir sur une scène. La suite avec les Rastafumettos ne fut pas mal non plus, un excellent groupe de reggae avec lequel Binoche affirmait ses convictions humanistes et politiques (les textes évoquaient entre autres Nelson Mandela, critiquant férocement l’apartheid), toujours avec le fidèle Bulle. La suite dans la part 2.
JJ RÉBILLARD
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30 avril 2019 19:48
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Comme je vous l’ai largement fait savoir tout au long de l’année 2018, j’ai sorti l’album Dance de mon groupe de soul, les Soul Warriors et j’ai fait une campagne de promo qui a commencé fin janvier 2018 et continuera finalement jusqu’en avril 2019, après tout pourquoi se priver quand ça fonctionne. Au final, quels sont les résultats ? Voici un bilan complet en chiffres qui vous donnera une idée de ce que l’on peut obtenir en y passant pas mal de temps et en ne comptant pas son énergie. Naturellement, on peut faire mieux, on peut faire moins bien aussi. A vous de juger…
L’HEURE DES COMPTES
 L’heure des comptes a sonné, voici donc les résultats que j’ai obtenus avec un an de promo sur l’album Dance des Soul Warriors (j’ai fait quelques arrondis au chiffre supérieur ou inférieur pour plus de lisibilité).
1- Sur Facebook, la campagne a été principalement active du 22 janvier au 15 juin 2018. Les publications ont atteint 280000 personnes, avec 24000 interactions.
2- Sur Souncloud où la campagne a été active du 22 janvier au 28 mars 2018, il y a eu 9000 écoutes sur l’ensemble de l’album et un trio gagnant composé des titres Dance, The Samurai Of Love et Soul Warrior.
3- Sur les radios françaises, 200 passages recensés ce qui ne tient pas compte des petites radios et autres webradios mais seulement des têtes de réseau d’après les chiffres officiels de l’attaché de presse.
4- Sur Feature FM-Deezer, 100000 streams, 1200 play-lists et 4000 engagements. A noter qu’il y a eu 100000 streams en plus sur Deezer hors campagne Feature.
5- Sur Radio Airplay-Jango, 30000 écoutes avec le trio gagnant composé de If I Had One Wish, The Samurai Of Love et Dance, avec une grande majorité d’écoutes aux USA et dans le monde anglo-saxon. Et If I Had One Wish dans le Top 10 de la semaine 49 de 2018.
6- Sur Spotify, 32000 auditeurs, 215000 streams dont 80000 pour If I Had One Wish (Weekly Discover Playlist Spotify depuis le 1er octobre 2018 et ça continue toujours) et 1000 play-lists.
CONCLUSIONS
 Je reste discret et ne peux donc vous révéler quel a été mon chiffre d’affaire et le budget promo mais sachez que ce dernier n’était pas donné. Par ailleurs, l’opération était pour moi une campagne de promo sur mon groupe et sur le nom JJ Rébillard.
Le budget était donc inclus dans mon budget global de communication et ça n’est évidemment pas la même chose que lorsque l’on veut gagner sa vie avec sa musique.
Je ne regrette rien, j’ai beaucoup appris et il est évident que je ne mettrai pas mes billes dans les mêmes paniers pour une prochaine production. Je sais maintenant où il faut investir et notamment que c’est à l’international en général et dans le monde anglo-saxon en particulier qu’il faut travailler en ce qui me concerne. Enfin, il me semble indispensable de vous révéler ce que j’ai appris sur les distributeurs et les plateformes.
Pour les premiers, je vous recommande CD Baby (ils sont les premiers historiquement parlant) et Tunecore. Je les ai testés tous les deux sur différentes productions et ce sont des gens honnêtes, même si l’on a parfois quelques difficultés à avoir des factures en bonne et due forme.
Pour les streams, les chiffres de Spotify sont rigoureusement exacts, j’ai eu l’occasion de le vérifier et d’en avoir la preuve. Mais malheureusement, il n’en n’a pas été de même avec Deezer et il y a eu des incohérences entre les chiffres fournis pas Deezer et ceux fournis par Feature FM.
ULTIMES CONSEILS
 D’une manière générale, les chiffres de Deezer se sont révélés de 70% inférieurs à ce qui était prévu, rien que pour les streams issus de Feature. Je ne sais pas comment ils font leurs calculs mais on ne peut malheureusement pas les discuter.
Mais vous ne vous passerez pas de Deezer, surtout pour la France, pas plus que des autres plateformes, même si Spotify concentre la moitié des streams mondiaux. En conséquence, communiquez de préférence en envoyant vos auditeurs sur Spotify ou Apple Music.
Ne négligez pas les réseaux sociaux, mais travaillez davantage Facebook que Instagram. Même si tout le monde est là actuellement, vous risquez d’être noyés, donc c’est cool pour quelques bons selfies, un peu de notoriété mais pour le reste, il est risqué d’investir sauf si votre porte-monnaie déborde…
Les concerts sont également une belle source de promo. D’une part, vous y vendrez vos albums et d’autre part, vous attirerez des auditeurs pour vous écouter sur les plateformes. Enfin, un attaché de presse peut être intéressant mais il faut vraiment avoir ses entrées, sinon, gare aux dépenses excessives.
J’espère vous avoir apporté des infos qui vous seront utiles dans la suite de votre carrière et vous seront utiles dans la jungle actuelle. Je vous souhaite une seule chose, la réussite même si la réussite financière ne doit pas être considérée comme une fin en soi. N’oublions pas que nous sommes là avant tout pour nous faire plaisir, et que seuls comptent la musique et ce vous apporterez à votre public.
JJ RÉBILLARD
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24 avril 2019 18:43
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Comme je vous l’ai largement fait savoir tout au long de l’année 2018, j’ai sorti l’album Dance de mon groupe de soul, les Soul Warriors et j’ai fait une campagne de promo qui a commencé fin janvier 2018 et continuera finalement jusqu’en avril 2019, après tout pourquoi se priver quand ça fonctionne. Au final, quels sont les résultats ? Je commence avec une notion essentielle sur ce que rapporte un stream puisque c’est à présent le nerf de la guerre.
COMBIEN RAPPORTE UN STREAM ?
 Voici donc une question cruciale, car vous avez certainement lu de nombreux articles sur le net indiquant que le streaming ne rapportait pas grand chose aux artistes (et même aux producteurs et éditeurs) s’il n’y avait pas des millions d’écoutes.
On ne peut malheureusement dire le contraire. En effet, le problème n°1 du streaming est l’écoute gratuite sur les plateformes. En fait, les plateformes proposent ce type d’écoute à condition que les auditeurs acceptent une interruption de leur musique préférée pour écouter une pub.
Ce type d’écoute gratuite n’est quasiment pas rémunéré et c’est là que le bât blesse car les plateformes gagnent de l’argent avec la pub. Les chiffres autorisés, connus et le plus souvent publiés sur le rapport du streaming sont ceux des écoutes payantes sur abonnement de type premium.
En voici quelques uns, sachant que ces chiffres peuvent varier dans des proportions qui restent faibles à la hausse comme à la baisse : Apple music (0,006€), Deezer (0,0055€), Spotify (0,0045€), You Tube Music (0,0001€).
Par contre les streams dans le cadre d’une écoute gratuite ne rapportent pratiquement rien. Ainsi, dans le meilleur des cas, on obtiendra 0,0001€, mais cela peut malheureusement être encore bien moins…Du coup, il vous faut faire des millions voire des milliards de streams pour espérer un revenu décent, à condition toutefois d’être producteur-éditeur car si vous n’êtes que l’artiste, vous ne toucherez que 10% de ce maigre gâteau.
Donc, faisons un simple calcul : pour payer un abonnement d’un an à Tunecore ou CD Baby pour distribuer un album, qui vous coûtera en moyenne 50€, vous devrez avoir 10000 streams en premium ou 500000 streams en écoute gratuite. Bon, allez je ne veux pas vous démoraliser mais tout cela n’est pas franchement positif. Et pourtant, c’est comme ça…
DES ESCROCS PATENTÉS ET DES PETITS MALINS
 Alors, émus par ce problème, des escrocs proposent des solutions comme l’achat de streams sur Spotify ou de vues sur Youtube. Mais attention à ce genre d’arnaque, car il n’y a rien à la clé le plus souvent, sauf une société dont vous ne découvrirez le nom que lorsque vous aurez payé…et qui se révèlera en dépôt de bilan.
Et lorsque vous arrivez à avoir vos streams ou vos vues pour des budgets finalement assez couteux, Spotify ou Youtube vous ont à l’œil, risquent de vous rétrograder et vous serez alors un peu grillé.
Restent les petits malins qui ont des copains informaticiens qui savent monter des réseaux de robots et faire tourner et tourner des titres pendant les 30 à 40 secondes que demande un Stream pour être comptabilisé.
 Toutefois, si ce n’est pas cohérent, vous risquez aussi des problèmes, sachant malgré tout que certains ont réussi à gagner pas mal d’argent avec ce genre d’escroquerie…jusqu’à ce que le subterfuge soit découvert. Mais il y en a qui arrivent tout de même à passer entre les mailles du filet.
Ainsi, un certain William Bedell explique sur le site Motherboard comment il a créé un savant programme pour multiplier les écoutes de ses titres sur Spotify. Sans déployer les grands moyens, son système lui a permis selon ses dires de générer 29,83€ par jour sans rien faire, soit 10895€ sur une année.
Allez, vous voyez que l’on peut gagner sa vie avec sa musique et les streams. Bon, d’accord, il est préférable d’être un peu informaticien mais le jeu peut apparemment en valoir la chandelle. Il paraitrait que ce petit jeu soit l’amusement favori des artistes de musique urbaine.
FAUSSES RUMEURS ET VRAIS SCANDALES
Quoiqu’il en soit et quel que soit le style de musique, le boss du célèbre label Believe indique que les procédures de contrôle sont désormais très efficaces pour repérer les fraudes et les comptabiliser.
A priori, que cela soit chez Spotify, Apple Music ou Deezer le phénomène semble maitrisé. Mais c’est comme le reste, démontez une ruse ou une fraude et il s’en créera aussitôt de nouvelles, surtout sur le net. Dans tous les cas, je vous déconseille absolument d’avoir recours à ce genre de procédé.
 Pour exemple, un scandale touchant des majors et des artistes célèbres a été révélé il y a quelques années fin 2012. Ces majors sont bien connues, à savoir Universal ou Sony-BMG et avaient triché, achetant des centaines de millions de vues sur Youtube.
Tout ce beau monde a été rétrogradé et s’est vu parfois ramené de 670 millions de vues à 237 millions, comme pour Britney Spears. Michal Jackson ne faisait pas vraiment mieux (635 millions ramenés à 348 millions), Chris Brown (455 ramenés à 258) ou Beyoncé (457 ramenés à 305). Sanction impitoyable, mais en avaient-ils besoin ?
Alors, si vous voulez rester dans les clous, éviter des investissements et autres prises de risque inutiles, il vous faudra donc pas mal de fans, et une belle présence sur le net en général ainsi que sur scène si vous voulez avoir des chances de gagner un peu d’argent.
Oh, on ne demande pas grand-chose mais au moins de quoi rembourser le coût de la distribution. Conclusion un peu triste mais bien réelle. Après ces belles considérations, je vous attends dans la dernière partie, le bilan des Soul Warriors en chiffres, où je ne vais pas vous mentir, bien sûr. A suivre…
JJ RÉBILLARD
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18 avril 2019 19:07
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Comme je vous l’ai largement fait savoir tout au long de l’année 2018, j’ai sorti l’album Dance de mon groupe de soul, les Soul Warriors et j’ai fait une campagne de promo qui a commencé fin janvier 2018 et continuera finalement jusqu’en avril 2019, après tout pourquoi se priver qans ça fonctionne. Quels sont les résultats, quels sont les difficultés que j’ai rencontrées, quels médias ai-je utilisé, avec quel budget, comment ai-je orchestré tout cela et quels conseils puis-je vous donner ? C’est ce que je continue à vous expliquer dans cette avant dernière partie, sans aucune prétention, bien sûr...
FEATURE FM & RADIO AIRPLAY : INDISPENSABLES ?
 Avant un argumentaire précis sur les résultats que j’ai obtenus sur Feature FM et Radio Airplay, il me semble important de rappeler qu’il n’existe pratiquement pas d’autres services de ce type. En effet, en dehors des agences et attachés de presse et de tout ce que vous pouvez faire sur les réseaux sociaux pour vous faire connaître, force est de constater qu’il n’y a pas grand chose.
En ce sens, Feature et Radio Airplay reposent sur des idées tout à fait louables. Ensuite, il ne faut pas non plus en attendre des miracles et savoir s’en servir. Bien sûr, et nous allons revenir sur cette question, il faut investir un peu, c’est absolument obligatoire mais le jeu en vaut la chandelle.
Comme je l’ai déjà dit, comme Feature fonctionne avec Deezer, il sera le bon outil pour communiquer sur la France, notamment avec des titres en français. Mais côté targeting, c’est assez calibré et il faut vraiment correspondre à leur panel d’artistes, ce qui peut limiter un peu les possibilités si votre prod sort des sentiers battus ou qu’elle s’identifie à des styles un peu trop différents.
DES OUTILS COMPLÉMENTAIRES
Côté Radio Airplay, le panel d’artistes est extrêmement vaste et vous serez beaucoup plus libre que sur Feature. Il faut aussi considérer que leur radio Jango s’adresse à un public majoritairement anglo-saxon, donc si vous avez des textes en français, ça ne sera peut-être pas le meilleur outil.
Mais dans tous les cas, Feature et Radio Airplay n’ont pas du tout le même objectif et on peut considérer qu’ils sont complémentaires. Le premier vous aidera à communiquer et à vous faire connaître sur une plateforme comme Deezer. Le second est vraiment un outil radio internet et vous permet de faire connaître vos titres à un large public.
Ensuite, les liens entre Radio Airplay et les plateformes comme Spotify sont un peu subjectifs et on peut se demander s’il y a réellement un lien. Personnellement, je pense que oui car quelqu’un qui apprécie vos chansons sur Jango sera peut-être très heureux de les écouter à volonté sur Spotify avec son abonnement premium. On ne peut rien certifier à 100% mais cela me semble tout de même évident et je l’ai moi-même constaté. De la même façon, tout ceci fonctionne aussi avec Youtube, Instagram, Facebook, en fait c’est un peu comme une toile d’araignée que vous tissez, où tout est intimement lié.
COMBIEN CA COUTE ?
 C’est là qu’il faut avoir un peu de moyens ou savoir choisir en fonction de ses objectifs, notamment par rapport au ciblage géographique dont je parlais précédemment. Pour Feature, une campagne coutera au minimum 50$. Avec cette campagne, vous achetez 2500 streams.
Ensuite, tout dépend de l’auditeur qui s’engage et peut ajouter votre titre à ses favoris, voir la page de votre album, votre page artiste ou vous ajouter à une play-list. Les résultats varient respectivement ainsi en moyenne (le premier chiffre indique le mini moyen d’engagements et le second le maxi moyen).
Favoris (10-45), page album (20-50), page artiste (0-10), play-list (10-40). Attention, vous pouvez faire mieux mais vous pouvez faire aussi moins bien, mais j’ai fait suffisamment de campagnes sur Feature pour vous dire que ces chiffres sont fiables.
J’ai fait des campagnes pour 100$ et 5000 streams mais dans le meilleur des cas, j’ai atteint 100 play-lists. Le chiffre fourni sur la pub Feature-Tunecore est donc plausible mais il n’est plus forcément d’actualité car vous n’êtes pas seul et la concurrence est féroce.
 Pour Radio Airplay, vous achetez des crédits qui vous servent à faire de la promo dans le but de faire connaître vos titres et d’avoir de l’audience. 1000 crédits pour 1000 écoutes coûtent 30$. Avec 1000 crédits, vous pouvez tenir un mois à condition de ne pas activer certains paramètres que je vous laisse découvrir.
Si un ou plusieurs de vos titres dépasse les 100 écoutes par semaine et que vous avez au moins un nouveau fan sur chacun de ces titres, Radio Airplay peut vous offrir des crédits avec le pop score.
Voici une estimation du nombre de crédits que vous pouvez gagner. 0 crédit (note pop score inférieure à 50), 50 crédits (note pop score entre 50 et 80), c’est le cas le plus fréquent, 100 crédits (note pop score entre 80 et 90) ou 250 crédits note pop score supérieure à 90).
Enfin et je vous le souhaite si vous êtes dans le top 10 de la semaine, jackpot avec 1000 crédits. Mais en 10 mois, cela m’est arrivé une seule fois. Bon, en 10 mois également, Radio Airplay m’a offert 20000 crédits, soit l’équivalent de 600$.
COMBIEN CA RAPPORTE ?
 Dans les deux cas, il vaut mieux parler de rapport en termes d’audience car je vous donnerai les chiffres de rapport d’un stream dans la dernière et dixième partie et vous risquez d’être fort déçu…Mais ce sont indiscutablement deux outils fondamentalement intéressants et comme il n’existe pratiquement que ceux-là, un peu incontournables.
En résumé, si vous ciblez un public français, je vous conseillerais plutôt Feature mais à petite dose, le temps de voir les résultats (une campagne à 50$ peut durer 1 ou 2 semaines, généralement moins d’un mois).
De cette façon, vous êtes vite fixés. Vous pouvez faire aussi un peu de Radio Airplay en ciblant les pays francophones. Si vous ciblez un public anglo-saxon et même mondial, je vous conseille Radio Airplay, avec une petite dose de Feature, une fois que vous savez quel titre va fonctionner. Donc, à vous de jouer…
JJ RÉBILLARD
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