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Blog JJ Rébillard

AC/DC

STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 6)



ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE

• WHOLE LOTTA ROSIE

Un titre emblématique de la première période qui risque de vous donner du fil à retordre, pour des raisons différentes du titre précédent. Ici le tempo est d’enfer et on tourne à 198. Le titre s’inspire du rock’n roll des pionniers mais le jeu est beaucoup plus méchant, AC/DC apparaissant comme un vrai groupe de teigneux de la pire espèce. Inutile de dire qu’il va falloir vous accrocher. Vous allez entre autres vous offrir une série de leads casse-cou qui feront de vous un as de la haute voltige. 

Prenez un son de type distorsion pour le début du titre en mettant une quantité raisonnable de drive, puis prenez un autre son sur les leads en ajoutant du drive ainsi qu’un compresseur, comme dans le titre précédent. Le riff du début n’est pas très difficile mais il faut conserver le tempo et interrompre le son avec la main droite et la main gauche pendant la mesure de silence. La rythmique suivante présente encore deux syncopes caractéristiques.

Le problème de la vélocité augmente et la difficulté principale est de suivre le tempo, tout en conservant une mise en place impeccable. Le refrain ne présente pas de nouvelle difficulté et il vous permet même de respirer. 

Haute voltige (partie 1) : on passe ensuite au premier solo. Il commence assez tranquillement mais les choses se gâtent dès la mesure 5 avec une phrase en boucle directement inspirée des plans de Jimmy Page dans le solo de Communication Breakdown. Seuls les pull off et les bends vous aident à exécuter les triolets.

Commencez en décomposant le phrasé à basse vitesse. Après une nouvelle boucle un peu plus facile, la corde à vide de Sol permet de démancher pour jouer la même boucle une octave au-dessus. La fin emprunte le chemin des gammes brisées.

Globalement, ce premier solo est construit sur la gamme de blues au troisième stade avec seconde et sixte majeure, fréquemment employée par Chuck Berry, grande source d’inspiration de notre ami. Après un repos sur le riff, on attaque le deuxième solo. Il commence nettement plus cool (ouf !!), avant de redémarrer avec une gamme brisée suivie d’une impitoyable boucle. La gamme reste la même. 

Haute voltige (partie 2) : un refrain vous sépare du dernier solo. Profitez-en pour respirer car vous allez avoir besoin de tout votre souffle. Ce dernier solo se joue sur la partie supérieure du manche. Il commence selon une alternance de tenues et de boucles rapides, mais plus courtes que précédemment, puis on enchaine un phrasé à base de doubles stops.

Votre main droite va souffrir et vous n’attaquerez pas trop durement les cordes, les doubles croches étant infernales à ce tempo. Cultivez la souplesse de votre poignet......La fin est plus tranquille et assez mélodique. On note les nombreux bends. Enfin, les tremolo picking de la toute dernière partie demandent toujours la même précision implacable. On remarquera que les différents solos de ce titre comprennent la plupart des ingrédients chers à notre australien préféré.  

• YOU SHOOK ME ALL NIGHT LONG

Voici un titre plus facile, en G blues, une tonalité moins courante chez AC/DC. Prenez un son de type overdrive qui vous permettra de conserver une bonne définition dans les arpèges. Il s’agit de doser la saturation en ce sens. Une technique peut vous aider et consiste à jouer en stéréo en mélangeant un son clean et un son saturé. Le chorus demande toujours davantage de saturation en prenant une distorsion mais le compresseur ne sera plus indispensable. 

Arpèges et résonances : on commence avec un arpège sur lequel il suffit de soigner les résonances. Le riff qui suit est assez simple, construit à partir d’un mélange de noires et de croches. On retrouve la fameuse syncope, qui est bien la marque de fabrique des riffs AC/DC.

Le refrain se distingue par une double syncope mais n’est pas beaucoup plus difficile. Comme dans l’intro, vous soignerez les résonances sur cet arpège. Après un nouveau couplet et un refrain identiques aux précédents, on passe au solo. 

Un solo legato aux attaques puissantes : nettement plus évident que ceux de Back In Black et Whole Lotta Rosie, ce lead demande néammoins des attaques puissantes ainsi qu’un jeu bien légato. On attaque avec un bend suivi d’une phrase empruntant les chemins de la pentatonique mineure.

A partir de la mesure 6, on travaille sur la pentatonique majeure, ce qui est moins fréquent chez Angus et mérite d’être signalé. On revient ensuite à la pentatonique mineure mais à l’octave supérieure cette fois et on conclut sur la pentatonique majeure. Vous remarquerez la prédominance ces bends et l’apport de quelques slides.

Par contre, hammers et pull off sont totalement absents. La fin reprend des éléments déjà connus et il n’y a aucune difficulté nouvelle à signaler. Un bon titre pour se reposer des deux premiers.    
  
 JJ REBILLARD

Rédigé le  3 mars 2015 12:48 dans AC/DC  -  Lien permanent
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STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 5)


ANALYSE DES TITRES EN VERSION INTEGRALE

• BACK IN BLACK

Il s’agit d’un des plus grands tubes d’AC/DC avec Highway To Hell. Le titre est construit sur un tempo assez lent (94) et le groove est celui des formules axées sur l’emploi massif des syncopes et autres contretemps, associant les croches, les doubles croches, les silences et les liaisons. Vous commencerez donc avec les parties rythmiques puis vous passerez au solo.

Côté son, prenez de préférence une guitare équipée de micros double bobinage. Utilisez deux types de sons saturés. Le premier sera employé pour les parties rythmiques et comptera une quantité moyenne de drive alors que le second vous permettra de jouer les leads. Poussez le drive pour ce deuxième son et ajoutez un compresseur qui vous aidera à obtenir le légato légendaire d’Angus.

Une mise en place implacable 

En intro, le décompte de la cymbale charleston est partiellement doublé à la guitare. Mettez votre volume guitare à 4 pour jouer cette partie puis montez le à 9 durant les deux derniers temps de la mesure 2.

On attaque ensuite le riff qui n’est pas des plus évidents sous des aspects simplistes. La mise en place est implacable, en particulier sur la seconde liaison mélodique. Vous devez être calé au fond du temps et le contrôle du son sera total en main gauche comme en main droite.

Les silences doivent être parfait afin que l’efficacité de la caisse claire en afterbeat soit maximale. Pour les marquer, utilisez la main gauche et la main droite qui auront le même rôle et étoufferont le son. Au sujet de la main droite, posez tranquillement la tranche de celle-ci sur les cordes, ce qui complètera l’action de la main gauche. La première liaison mélodique doit être fluide.

Il ne faut absolument pas presser car la moindre anticipation nuirait à la solidité du groove. Il en est de même dans la seconde liaison sur laquelle les écarts main gauche posent quelques problèmes. On passe ensuite au refrain qui est un superbe exemple de rythmique syncopée, typique du style des frères Young.

Le son sera très lié et vous devez encore une fois être parfaitement calé sans aucune anticipation. Après un deuxième couplet et un deuxième refrain semblables aux précédents, on arrive au premier solo.

Un premier solo redoutable avec peu d’effets de jeu : il commence de façon magistrale avec des syncopes toujours aussi bien vues. Le phrasé est construit à partir de la gamme pentatonique mineure à laquelle on ajoute la blue note n°1 (Sib) et la sixte majeure (Do#).

Les attaques de la main droite sont franches, dures et précises. On remarquera qu’Angus commence sur le secteur central du manche en position V avant de passer en position Ib à partir de la mesure 7. Certains plans sont très rapides et demandent une excellente synchronisation des deux mains (mesures 9 et 12) car Angus demeure assez avare en effets de jeu, un unique pull off étant le seul artifice toléré.

Toute la partie centrale du solo est construite sur la gamme pentaonique mineure. La fin du lead réintroduit la sixte majeure et surtout le Mi à vide en bourdon modal qui crée une tension résolue sur le refrain suivant. Après ce dernier, on passe à l’interlude. On reconnait là un bon vieux plan rock’n roll cher à Angus qu’il faut jouer légèrement devant pour dynamiser le groove.

Le solo final et ses bends très physiques : le quatrième refrain ne voit pas de changement notable, sauf dans la dernière partie où des bends précèdent le solo final. De façon fort habile, Angus joue d’abord le thème avec bourdon qui finissait le premier lead. On passe ensuite à des bends expressifs avant deux phrases très rapides qu’il faudra d’abord travailler au ralenti.
La gamme brisée de la mesure 7 est un modèle du genre qui commence sur des sentiers battus avant la rupture des troisième et quatrième temps. La fin est jouée dans les extrêmes aigus et vos doigts risquent de souffrir un peu des bends de la case 22.

JJ RÉBILLARD

Rédigé le  24 fév. 2015 17:32 dans AC/DC  -  Lien permanent
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STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 4)


MATOS DE CHOC

• GUITARES

Pour les guitares, Malcolm reste fidèle à sa Gretsch Firebird, tandis qu’Angus ne se sépare pratiquement jamais de sa Gibson SG. Il en possède d’ailleurs plusieurs et joue jusqu’en 1982 sur une SG Standard de 1967. Le manche étant malheureusement devenu inutilisable, il utilise depuis une Gibson SG Standard de 1968. Il possède également une SG Spécial Custom et monte deux types de jeux de cordes sur ses guitares suivant les besoins.

Le tirant 009-042 est réservé aux parties en arpèges et aux solos les plus difficiles, alors que le tirant 010-048 est utilisé pour les parties qui nécessitent une attaque plus dure. Signalons encore que son médiator est de type heavy, cet élément ayant une réelle incidence sur la puissance de son jeu.

Enfin, Angus possède quelques autres guitares. Il compte ainsi dans sa collection une Epiphone acoustique, une Gibson électro-acoustique modèle Chet Atkins et une Gibson Les Paul 58 qu’il utilise parfois sur scène et en studio. 


• AMPLIS

Comme tout un chacun le sait, les frères Young sont des inconditionnels de Marshall. Sur scène, ce sont des JCM Standard 100W auxquels ils rajoutent des amplis de puissance lorsque cela est nécessaire. En studio, ils utilisent de vieux Marshall de 50 et 100W en se branchant parfois en plus sur la console en direct. Ils effectuent alors une balance son ampli – son console qui leur permet de clarifier le son des rythmiques. Malcolm a généralement un son plus clean qu’Angus avec davantage de brillance et de dureté alors que ce dernier a un son plus chaud, boosté dans les bas-médiums avec une quantité plus importante de saturation.  

• EFFETS

Il n’y a pas grand chose à dire sur cette question car Angus répète à qui veut l’entendre "qu’il n’est pas un mec à effets” et qu’il est carrément son propre effet, ce qui est absolument véridique. En fait, Angus travaille beaucoup sur les timbres et les quantités de saturation, comme sur l’égalisation de l’ampli ou de la console. Il ne craint pas de passer des heures pour obtenir le son adéquat et tout le secret est là. Signalons également que les réverbes sont assez diversifiées suivant les titres, mais qu’il laisse toujours ces colorations périphériques aux bons soins de l’ingénieur du son. 

POUR AVOIR LE SON AC/DC

La guitare : utilisez de préférence une Gibson SG Standard qui est pratiquement indispensable pour son grain unique, notamment en son saturé. 

L’ampli : sur ce plan, il n’y a pas à hésiter, le son AC/DC résulte du mariage Gibson SG – Marshall, l’idéal est d’utiliser un Marshall JCM800 (tête + baffle) ou combo. Ceux des années 80 sont particulièrement indiqués. 

Les effets : pas d’effet avec Angus mais vous pouvez utiliser des pédales overdrive et distorsion qui vous permettront d’avoir une plus large palette de sons saturés. 


JJ REBILLARD   

Rédigé le  17 fév. 2015 17:28 dans AC/DC  -  Lien permanent
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STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 3)



LE STYLE AC/DC : UN COCKTAIL UNIQUE

Côté style, la définition d’Angus est absolument parfaite. C’est du pur rock’n roll qui respecte l’esprit des pionniers des fifties mais le son est celui du hard rock. Le cocktail est unique. C’est un peu comme si on avait réuni Chuck Berry, les Stones, les Who et Led Zeppelin.

Let There Be Rock, Girls Got Rythm, Whole Lotta Rosie, ou Back In Black en sont d’excellentes illustrations, où le groupe apparait sous ses différentes facettes. Les tempos sont variables, évoluant de 90 à 200 à la noire. 

Le style est imprégné de blues mais nos amis sont écossais et un certain nombre de titres (Hard As A Rock, Money Talks) évoque également la musique celtique. Les guitares sont alors construites selon le principe des bagads, bourdon modal à l’appui, comme si les compositions étaient conçues pour des cornemuses.

Rock’n roll, blues, hard rock et musique celtique sont ainsi les composantes du style AC/DC et expliquent certainement l’inspiration inépuisable dont le groupe fait preuve depuis ses débuts.   


UNE PRECISION SANS FAILLE

Le style AC/DC est avant tout basé sur des riffs de guitare efficaces, variés et puissants. Le beat est implacable et caractérisé par une précision sans faille. Il n’y a aucune fioriture et chaque coup doit être équivalent à un uppercut. Le groove est largement basé sur les syncopes et les contretemps mais il n’y a pas la moindre dead note et la mise en place est ultra rigoureuse. C’est pour cette raison que les différentes parties instrumentales sont souvent difficiles à reproduire. Le chant n’échappe pas à la règle et il est généralement basé sur le système question-réponse avec les instruments.

Back In Black est encore une bonne illustration de ce principe. Les deux chanteurs d’AC/DC sont des vocalistes exceptionnels. Leur timbre et leur phrasé s’inspirent directement des premiers chanteurs de hard rock ou de metal comme Robert Plant mais la voix est plus rauque et semble souvent à la limite de la rupture. Ils ont ainsi créé un nouveau style qui fera école durant les années 80. Les vocaux sont également inspirés par le blues, mais il s’agit d’un blues totalement déchirant, presque déjanté. La section rythmique est implacable de précision. On note un jeu souvent dépouillé voire minimaliste (Whole Lotta Rosie), toujours au service du groove.

Les compositions correspondent dans la plupart des cas à des enchainements de riffs rythmés par des parties instrumentales qui interviennent régulièrement. Côté tonalité, on retrouve souvent E blues ou A blues et plus rarement B blues ou G blues. Le mode majeur est totalement absent, sauf si l’on analyse certaines compositions à partir du mode mixolydien. Par contre, un certain nombre de titres fait appel au mode mineur (Hell’s Bells, Thunsderstruck).    

LA GUITARE SELON LES FRERES YOUNG
 
Angus et Malcolm Young sont des spécialistes du riff et ceux-ci sont à la base de leurs compositions. Le style des frères Young est caractérisé par un jeu très puissant que l’on retrouve en main gauche comme en main droite. Les rythmiques utilisent largement les formules en croches. Les dead notes sont très rares sauf lorsqu’elles participent véritablement au groove. Nos amis sont spécialistes des arrangements et du mixage des guitares. Les positions d’accords sont basiques et les harmonies réduites à des powerchords ou à des accords de trois sons. Au plan rythmique, on distinguera cinq formules courantes.

Les schémas simples directement issus du blues et du rock, les arpèges presque toujours en son saturé, les rythmiques et les riffs à base de tenues, les plans basique du hard avec mélange de figures simples (blanches, noires, croches), ponctuées de quelques syncopes. Enfin, les riffs et rythmiques axées sur l’emploi massif des syncopes et autres contretemps sont  très fréquentes et constituent une véritable marque de fabrique en associant les croches, les doubles croches, les silences et les liaisons. 

Les solos sont caractérisés par une utilisation quasi-exclusive des gammes pentatoniques mineures, majeures et des gammes de blues. On retiendra quatre grandes tendances. La première formule est celle des leads construits sur la gamme pentatonique mineure. La seconde inclut tous les plans composés à partir de la gamme pentatonique majeure.

On trouve ensuite les phrasés construits sur les gammes de blues aux différents stades, les plans empruntant les gammes au troisième stade étant assez fréquents, comme dans le rock’n roll des pionniers. Enfin, on note que certains phrasés sont composés à partir des arpèges ou des modes, le mode mineur aéolien et le mode majeur mixolydien étant les plus utilisés. Dans ce cas, le bourdon modal est fréquent et donne alors une couleur celtique aux phrasés. 

Côté effets de jeu, Angus fait un usage immodéré des bends et des doubles stops. On trouve moins de slides ou de pull off, les hammers étant les effets de jeu les plus rares. Il est le spécialiste des bruitages les plus divers et sa technique est très personnelle en ce domaine. On citera le trémolo picking, le scrape picking ou le tap avec la tranche du médiator sur la touche du manche à partir d’une série de notes. Enfin, il crée bon nombre de plans à partir des cordes à vide. 

Angus et son frère Malcolm sont donc d’excellents guitaristes, spontanés et originaux. On reproche pourtant parfois à Angus d’utiliser toujours la même formule dans ses leads mais nous laisserons l’interéssé répondre lui-même à ses détracteurs. "J’essaye de conserver la fraicheur dans l’approche de mes solos et je tente de faire des choses différentes à chaque fois. Avant de jouer, j’ai généralement la ligne mélodique en tête et le morceau jaillit tout naturellement”. Une conception très musicale et certainement la principale leçon à retenir de analyse. 

JJ RÉBILLARD

Rédigé le  22 déc. 2014 16:44 dans AC/DC  -  Lien permanent
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STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 2)


PARCOURS ET INFLUENCES

L’histoire d’AC/DC est avant tout celle des frères Young et elle commence en 1953 à Glasgow avec la naissance de Malcolm qui sera suivie de celle d’Angus en 1955. En 1963, la famille quitte l’Ecosse pour l’Australie où le grand frère Georges, guitariste de son état, trouve assez rapidement un groupe à sa mesure, les Easy Beats.

Il s’agit du premier fleuron du rock australien qui comptera deux hits en Angleterre avec She’s So Fine (1964) et Friday On My Mind (1966). Malcolm se met bientôt à la guitare et est rapidement imité par Angus, leur soeur entretenant leur passion sans discontinuer puisque c’est une véritable dénicheuse d’imports en tous genres, du moment qu’il s’agit de rock’n roll.

C’est ainsi qu’Angus découvre Elvis Presley, Buddy Holly et surtout Chuck Berry. Pendant que Malcolm se livre à ses premières expériences de groupe (il joue notamment dans le Velvet Underground en version australienne), Angus apprend en repiquant les Stones ou les Who et progresse rapidement pour jouer avec d’autres musiciens.



UN VRAI GUITAR BAND AU GROS SON

Il rejoint bientôt le groupe de son frère qui, las des frasques du Velvet, veut constituer un vrai guitar band au gros son. AC/DC est né mais va connaitre beaucoup de changements de personnel jusqu’en 1974, date à laquelle arrive un certain Ronald Scott (Bon Scott pour les intimes), d’abord engagé comme chauffeur avant de devenir le chanteur du groupe début 75. C’est également à cette époque que nait la fameuse légende du cartable.

Nos amis cherchent à se différencier et se demandent par quel astucieux moyen y parvenir. La soeur d’Angus a alors une excellente idée et conseille à son frère de porter sur scène un costume d’écolier. Pas vraiment chaud, Angus finit par accepter devant l’insistance de Georges qui lui dit texto « portes ce costume et tu deviendras riche ». Selon Angus lui-même, le costume est d’abord insupportable.

Il a l’impression de ressembler à un singe et d’être une véritable cible. Il se met donc à bouger dans tous les sens pour essayer d’être crédible et crée ainsi son fameux jeu de scène qui le rendra célèbre, réalisant la prédiction de son frère. Dès lors, le groupe a tout pour réussir et son rock sincère et authentique séduit plusieurs générations. Les mauvaises langues diront que leur recette est toujours la même, mais qu’importe puisqu’elle fonctionne à la perfection.   

LE SON AC/DC

Le son des australiens est assez brut de prime abord. Les effets ne sont pas légion, les réverbes sont courtes, sauf sur la guitare lead où elles sont plus amples mais sans exagération. En fait, la production consiste principalement à restituer l’esprit live, puisque le groupe excelle sur scène.

La batterie est donc bien présente avec un pied puissant et une caisse claire assez grosse, souvent traitée au moyen d’une réverbe de type reverse. La basse est grave et positionnée au centre en termes de panoramiques. Le son des guitares est saturé dans la majorité des cas. La guitare de Malcolm est souvent à gauche alors que celle d’Angus est à droite.

Mais elles ne sont pas situées aux extrêmes afin de mieux simuler l’ambiance live et elles sont donc positionnées respectivement 60% à gauche-60% à droite. La voix et la guitare lead sont au milieu. Back In Black est la parfaite illustration de ce schéma mais la production n’est pas toujours aussi simple qu’elle le parait.

Ainsi, trois guitares jouent le riff qui accompagne les solos. La troisième guitare signée Malcolm est exécutée avec un son moins saturé qui rend les attaques du riff extrêmement précises. On entend assez nettement cette guitare sur les deux dernières mesures du solo alors qu’elle est pratiquement imperceptible avant, tout en jouant un rôle fondamental. Nos australiens ont donc plus d’un tour dans leur sac, alors méfiance car vous n’êtes peut-être pas au bout de vos surprises...

JJ RÉBILLARD

Rédigé le  16 déc. 2014 20:07 dans AC/DC  -  Lien permanent
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STORY ET ANALYSE DE STYLE : AC/DC (PART 1)


UNE AFFAIRE DE FAMILLE

L’année 2014 coïncide avec un double anniversaire. On a en effet fêté les 50 ans du hard rock et du metal, le premier titre de hard reconnu en tant que tel étant le fameux You Really Got Me des Kinks enregistré en 1964.

On n’oubliera pas davantage les 40 (+1) ans d’AC/DC dont la rock’n roll attitude et la jeunesse éternelle égale presque celle des Rolling Stones, même si 2014 a révélé la maladie dont souffre Malcolm Young suite à un accident vasculaire cérébral.

De fait, il ne joue plus avec le groupe et ne figure pas sur le dernier album, Rock Or Bust. Mais il reste l’imposante discographie du groupe initial avec les deux frères Young et leurs compères qui laissent un héritage important. Et puis, tout n’est pas dit puisque le groupe continue avec Stevie Young, le neveu des deux frères ! AC/DC, une affaire de famille…


DU ROCK’N ROLL EN VERSION HARD

J'ai consacré deux Guitar Collector’s aux Australiens. Le premier est sorti fin 1995. A l’époque le groupe venait de célébrer ses vingt ans et semblait prêt à affronter les décennies suivantes sans problème. A ce jour, malgré la maladie de Malcolm, la chose est vérifiée et on peut se demander "mais jusqu’où iront-ils”, un peu comme avec les Stones. Nos gaillards tiennent toujours la même forme qu’il y a vingt ans et leurs performances sur scène sont époustouflantes. Ils semblent inusables. Quel est donc leur carburant ? Ils fonctionnent au Chuck Berry mon bon monsieur !

C’est d’ailleurs le point commun entre Keith Richards et les frères Young qui partagent la même admiration pour le maitre. Et oui...jouer du rock’n roll en version hard (c’est la définition du style AC/DC selon Angus lui-même – voir ci-dessous) semble être une véritable fontaine de jouvence qui remplace tous les anti-rides et autres liftings. Avis aux amateurs !! Dans tous les cas, AC/DC est la représentation exacte du rock’n roll et de son mode de vie, avec des guitares bien corrosives, des histoires de bars et de nanas qui ne sont pas sans rappeler ce bon vieux Chuck ou les sacrés barbus texans de ZZ Top.

De plus, il s’agit d’un vrai groupe où chacun compte autant que l’autre, même si les frères Young dominent quelque peu la situation. Angus reconnait de fait que l’énergie du groupe transcende littéralement son jeu. On peut effectivement le constater sur scène puisqu’AC/DC reste sur ce plan un phénomène, un monster of rock. On aime ou on n’aime pas mais on ne s’ennuie jamais à un concert d’AC/DC. Angus Young est totalement délirant en version live et il faut absolument aller le voir en concert si ce n’est déjà fait.

Comment peut-on jouer ces plans rock’n roll qui demandent une telle énergie tout en en dépensant autant pour le show ? Cette question restera toujours un pur mystère et force est de constater qu’Angus est une véritable force de la nature, dont le style est unique tant sur le plan musical que sur le plan visuel. Tout guitariste qui se repecte se doit de connaitre les plans d’Angus Young, de la même façon que ceux de B.B King ou de Jimi.
Une cinquième décennie commence pour AC/DC. On peut leur faire confiance pour la traverser sans problème et leur en prédire une sixième, mais malheureusement sans Malcolm.   

A PROPOS DU STYLE ET DU SON

Le style et le son AC/DC reposent sur un concept à la fois simple et original. L’idée est de reprendre l’esprit des pionniers du rock’n roll en intégrant tous les éléments propres au hard rock ou au metal tel qu’il existe depuis la fin des sixties. En bref, il s’agit de "jouer du rock’n roll de manière hard”, ainsi que le dit Angus Young. Un compromis entre Chuck Berry et Led Zeppelin qui donne naissance au hard boogie selon AC/DC.

Un titre comme Let There Be Rock en est une excellente illustration. La ligne mélodique est très proche de Guitar Boogie d’Arthur Smith, pionnier des années 50. Mais l’intérprétation et le son n’ont rien à voir. Le rythme est devenu binaire, le beat est joué à un tempo d’enfer et le son est celui du heavy metal. Un peu d’histoire va nous permettre de comprendre les origines de ce cocktail dans la part 2 de cette story...

JJ RÉBILLARD

Rédigé le  12 déc. 2014 20:20 dans AC/DC  -  Lien permanent
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